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Feux de forêts : la cagoule des sapeurs-pompiers est-elle efficace pour filtrer les fumées et les particules fines ?

Dans notre blog [1] daté du 30 août 2016, nous nous intéressions déjà à la santé des sapeurs-pompiers et en particulier à l’impact sur de longs termes de substances toxiques comme les aromatiques polycycliques (PAHs), le PCB, le bisphénol A, benzènes et huiles lourdes, COV et autres composés oxygénés  à l’origine de cancers du rectum, de l’anus, de la prostate et du foie, mélanomes, myélomes multiples et autres leucémies aiguës myéloïdes.

L’exposition aux produits chimiques et aux particules

L’excellent exposé de Richard Amnotte lors du premier congrès de la zone de Nage (Wépion – Namur) du 22 février 2018 (suivre ce lien [2]) fait un bilan très documenté de l’exposition aux fumées et décrit une situation alarmante chez les pompiers. Ils sont régulièrement exposés à des composés toxiques dangereux pour la santé (monoxyde de carbone, le phosgène, l’acroléine, le formaldéhyde…), des molécules cancérogènes avérées (suie, benzène, formaldéhyde, dioxines), des cancérogènes probables (créosotes, fumées de bois) et des cancérogènes possibles (HAP). A ceci s’ajoutent les particules fines : les particules grossières notées PM10, ont un diamètre moyen compris entre 2.5 et 10 microns, les particules fines PM2.5 ont un diamètre compris entre 1 et 2.5 microns,  les particules très fines PM1 ont un diamètre moyen inférieur à 1 micron et sont abondamment retrouvées dans les fumées de végétation.

Les particules dont le diamètre est supérieur à 10 microns sont éliminées par la toux ou sont ingérées, les PM10 pénètrent dans les bronches, les PM2,5 atteignent les alvéoles pulmonaires et les M1 pénètrent dans le sang au niveau des alvéoles pulmonaires. Toutes ces particules sont à l’origine de maladies pulmonaires (allergies, crises d’asthme…), cardiovasculaires et même de cancers.

La cagoule « feux de forêts »

Les sapeurs-pompiers et les forestiers-sapeurs combattant les feux de forêts et contrôlant les brûlages dirigés ne sont pas équipés d’EPI respiratoires trop lourds à manipuler dans un environnement difficile. Cette vidéo issue d’un reportage France Télévision résume bien la problématique de protection respiratoire des sapeurs-pompiers pendant les feux de forêt (voir ce lien [3]). En revanche, ils sont équipés d’une cagoule « feux de forêt » conçue pour offrir une protection thermique face aux risques des feux de végétation. Elle est composée d’un complexe anti-feu d’aramide et d’imide. Une ouverture au niveau des yeux permet le maintien du tissu sur le visage pour le port de lunettes de protection. La cagoule recouvre le cou et les épaules. Au niveau de la bouche, le tissu est en double épaisseur. Pour déterminer si ce textile disposé à l’avant de la bouche et du nez est en mesure de stopper les effets néfastes des produits toxiques et des particules contenus dans les fumées de végétaux, la CNRACL (Caisse Nationale de Retraites des Agents des Collectivités Locales) vient de réaliser une série d’essais au laboratoire (in vitro) et dans des conditions opérationnelles (in situ) dont les résultats viennent d’être publiés « Evaluation de l’efficacité de filtration de la cagoule feux de forêts vis-à-vis des fumées et des particules fines » 2017-2018.

Cagoule « feux de forêts » et montage expérimental d’aspiration

Expérimentations au laboratoire et résultats

Le dispositif expérimental in vitro était destiné à mesurer les quantités d’acroléine, de monoxyde de carbone et de formaldéhyde retenues par la double couche de textile au moyen d’un système d’aspiration (11 L/mn). Les végétaux brulés étaient les aiguilles de pin, chêne Kermes, romarin et herbacées. Le passage des particules fines a aussi été mesuré. De plus, les concentrations mesurées de ces produits toxiques dépassaient largement les doses toxiques.

Ces premières mesures ont montré que la cagoule ne retient aucun produit chimique, ni même les particules fines (résultats identiques avec ou sans cagoule). Seule la cagoule humidifiée (par la sueur ou la respiration) diminue légèrement la pénétration des particules sans distinction de taille.

Des essais complémentaires ont été réalisés en remplaçant le textile de la cagoule par des demi-masques antipoussière type FFP1, FFP2 et FFP3. Les résultats montrent que ces masques sont efficaces pour filtrer les particules fines des herbes brulées, de plus en plus efficaces de FFP1 à FFP3. Ces expérimentations ont été réalisées à titre démonstratifs car la composition de ces masques en polymères ne permet pas une résistance thermique suffisante nécessaire au travail des sapeur-pompiers. En revanche, l’immense majorité des produits chimiques ne sont pas retenus sauf certains composés esters.

Mesures in situ

Des expérimentations ont été conduites sur brûlage dirigé avec le SDISS du Gard. Les mesures ont été réalisées en présence de fumées faibles, fumées modérées et fumées denses. Les conclusions sont les mêmes que celle des expériences in vitro : la cagoule ne filtre ni les particules, ni les composés chimiques.

En effet, les particules fines dont le diamètre est compris entre 10 et 1 μm traversent le textile de la cagoule et sont inhalés directement dans les poumons, vers les alvéoles pulmonaires. La cagoule laisse également passer les nombreux composés chimiques contenus dans les fumées et en particulier les composés toxiques et irritants, dont les effets sont dose-dépendants.

La cagoule FTC de chez Ouvry

La présence des sapeurs-pompiers dans les feux de forêts tient de la même problématique que les soldats en milieu contaminé NRBC ou les agriculteurs en période d’épandage. Nous avons développé une cagoule filtrante NRBC qui protège contre les agents NRBC sous forme vapeur pendant 24 heures en milieu contaminé, suivant les recommandations de l’OTAN. Elle est fabriquée avec un media filtrant carboné très élastique, hautement perméable à l’air et à la vapeur d’eau, offrant un confort optimal. Elle protège des particules, des suies riches en HAP (benzène et autres), et des gaz nocifs. Tout en étant ignifugée elle permet un confort physiologique optimal. Elle est aussi compatible avec différents masques.

                   Cagoule FTC

 

Elle assure protection, confort et durabilité, on trouvera la fiche technique en suivant ce lien [4]

Cette cagoule de protection NRBC a été spécialement développée pour s’interfacer avec les équipements des des pilotes et des spécialistes EOD (démineurs). Cette technologie peut donc représenter une alternative intéressante à mettre en œuvre sur la cagoule « feux de forêts » des sapeurs-pompiers, dont on vient de voir l’inefficacité totale sur les produits chimiques et les particules.