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Interview de Aurore DELMER à l’occasion de ses 15 ans chez Ouvry !

Il y a 15 ans vous  arriviez chez Ouvry. Pouvez-vous nous dire quelques mots sur les premiers jours d’intégration  et sur vos premières impressions ?

Il faut revenir un peu en amont de mon arrivée pour bien comprendre le contexte. Ludovic avait créé sa société en 2003. En 2005, Il m’a demandé de le rejoindre pour renforcer  l’équipe  et de l’aider à structurer l’existant sur le plan commercial. En  réalité, outre cette structuration, mon travail a de suite été de coordonner les achats, d’ordonnancer et d’organiser l’activité de production industrielle.

Ludovic avait fait le choix de développer un concept de tenue de protection individuelle NRBC « respirante » réutilisable et ainsi sortir du « tout jetable ». En 2005, la société Ouvry, PME peu connue, venait de remporter le marché de fabrication des 22 000 tenues NRBC du système Félin pour les combattants de l’infanterie de l’armée de terre. Il s’agissait donc de réaliser le contrat, et pour cela de faire la preuve de notre capacité à relever le défi.  Nous étions des pionniers, il fallait convaincre et pour cela innover, construire et organiser, fabriquer. Le petit poucet du NRBC, nous étions 4, peu connu, était attendu au tournant, et c’est peu dire !   Un clin d’œil : je précise que les démineurs de la sécurité civile ont été nos premiers clients. Nous ne l’oublierons jamais

 Quel regard portez-vous sur ces premières années de votre vie professionnelle ?  

Titulaire d’un Master 2 en affaires internationales, j’avais acquis un peu d’expérience dans le domaine commercial, à l’export, et pendant une période d’expatriation. Ici, j’étais plongée dans un champ d’activité, la défense, et le NRBC que je ne connaissais pas. Il y avait heureusement  dans l’équipe un ancien militaire qui m’a beaucoup apporté et qui m’a initiée aux procédures et aux exigences de ce nouvel environnement.  Nous partions de rien, on nous avait fait confiance, pour un contrat majeur et il fallait relever le défi : faire aboutir la solution technique, la faire qualifier, concevoir le système de production et de suivi de la qualité, fabriquer en grande série, respecter les délais. Des doutes nous en avons connus, mais nous avons réussi à surmonter les nombreuses difficultés et les obstacles propres à ce genre de grand programme innovant. Une gageure, certes, pleine d’imprévus et aussi de petits succès qui sont autant de bons souvenirs qui jalonnent une belle aventure humaine et industrielle !

Quelles sont vos fonctions au sein de la société aujourd’hui ? Qu’est-ce qui vous motive, vous anime et vous fait avancer ?

Après cette période de responsabilité d’un grand projet de fabrication industrielle, les dernières tenues NRBC du programme Félin ont été livrées en 2015, mon travail s’est porté à partir de 2012 progressivement sur la coordination de l’action commerciale et sur les relations avec les grands comptes. Aujourd’hui, je porte aussi une bonne part de la mémoire de l’entreprise ! Je suis donc passée de chef de projet responsable de bout-en-bout à une action d’écoute et de contact – client, qui nécessite de fait, dans le respect du contrat établi, d’être et de rester à l’écoute de l’utilisateur final. Et ça c’est une vraie motivation.

Entretemps la société s’est développée, elle a continué d’innover et a étendu son activité non seulement dans la protection corporelle NRBC mais aussi dans le domaine de la protection respiratoire et à la décontamination. Elle a gagné bien d’autres contrats, a conduit de nombreux autres programmes. J’ai aussi participé au titre d’Ouvry à des programmes européens de coopération industrielle , à l’aboutissement des premiers contrats export, et à la mise au point de solutions dédiées pour les Forces Spéciales et les Groupes d’intervention !

Au fil des années j’ai eu la chance de pouvoir découvrir et connaitre mieux les domaines de la défense et de la sécurité,  et plus précisément le volet de l’engagement des forces d’intervention en ambiance NRBC, ses exigences, son extraordinaire diversité : les pompiers, les primo-intervenants des armées, de la police et de la gendarmerie, des secours sanitaires de l’hospitalier, de la sécurité civile, les ONG. J’ai pu mesurer le caractère extraordinairement et solidaire des relations humaines dans ce milieu de l’intervention et de l’urgence.

C’est bien cette nécessité de dialogue avec ceux qui nous protègent et agissent pour nous défendre qui me motive et me passionne. Comme à nos débuts, nous avons, chez Ouvry, individuellement et collectivement , une exigence d’écoute, d’adaptation et d’évolution de nos innovations, de nos savoir-faire tout en restant fidèles et attachés à nos valeurs de respect des délais et de réactivité.

Pour celles et ceux qui découvrent ou côtoient la société dans les salons et lors des évènements, séminaires et colloques, Ouvry c’est en trois mots « une expertise, une équipe, une ambiance ». Comment pourriez-vous expliquer cela ?

Ouvry, comme à ses débuts, reste une structure industrielle et organisationnelle très opérationnelle qui se développe, tout en restant une entreprise à dimension humaine. Le domaine de la fabrication d’équipements de protection corporelle, respiratoire et de décontamination individuelle NRBC nécessite de rester très proche du combattant, de l’opérateur et du terrain. C’est aussi une forme de production de pointe à la fois industrielle et artisanale car l’équipement fourni doit être fiable à 100% dès qu’il est porté. Cette proximité d’échange avec l’utilisateur final nous a permis aussi de mieux comprendre le besoin et ainsi d’adapter et de faire évoluer les équipements tels que la Polycombi ou la Tenue des forces d’intervention TFI , ou de développer le masque O’C50.

Il faut aussi souligner que nous avons été en situation d’apprentissage commun avec nombre d’utilisateurs, opérateurs, primo-intervenants lors d’exercices,  ou d’expérimentations technico -opérationnelles.  Nous nous retrouvons souvent dans les salons, colloques et séminaires. Nous partageons  les mêmes valeurs et un état d’esprit d’équipe « au contact » qui reste dans l’esprit pionnier Ouvry de 2003.

Je suppose que tout n’a pas été toujours un long fleuve tranquille. Avez-vous parfois connu des périodes de doute ?  Quels sont vos meilleurs souvenirs ?

Je reconnais qu’il y a des moments de doute. Mais ce sont les meilleurs souvenirs que je veux évoquer et garder en mémoire. J’en ai énormément et avec le recul, même si je pense que ce « qui se passe chez Ouvry doit rester chez Ouvry », je dirais que l’esprit intra Ouvry ce sont des petites choses, un moment de convivialité « sur le tas », des fous-rire partagés, des situations inédites, provoquées ou spontanées, de simples moments de détente, de dégustations gastronomiques, des situations loufoques ou inédites par exemple lors de séquences de rétex ou d’ateliers d’essayage de tenue ou de masques.

Ce sont  aussi des moments d’échanges, de partage et de cohésion avec les unités utilisatrices, les équipes de programmes institutionnelles ou industrielles, avec les sous-traitants, les distributeurs et les fournisseurs, au-delà des simples relations professionnelles ou contractuelles que nous avons normalement.  Enfin les meilleurs souvenir, ceux qui effacent les remontées de tensions, de stress, de déception parfois, c’est aussi et surtout de savoir que nos équipements et que le fruit de notre travail c’est d’avoir protégé au bon moment, au bon endroit ceux qui nous protègent.

Pouvez-vous en quelques mots  caractériser ces 15 années de présence et de travail chez Ouvry ?

Je n’ai pas vu ces années passer. J’ai vécu ces 15 années en mode « haute intensité » ponctuées de moments de calme professionnel relatif. On oublie les « petites difficultés, les écueils, les moments de doute et de tension ». Qui plus est,  je ressens comme tous ceux de « la Team Ouvry » une vraie satisfaction et aussi un peu de fierté. En effet, nous avons la chance de recevoir en retour de notre engagement l’expression de satisfaction de la part des opérateurs qui utilisent nos équipements.

Depuis le début de l’année 2020 la situation sanitaire nous fait vivre une situation inédite qui semble perdurer, avec l’espoir de voir la situation s’améliorer.  Comment Ouvry a-t-elle vécu cette année 2020 ? Plus personnellement, relativement à vos fonctions, comment pourriez-vous caractériser cette année ?

L’année 2020 a été à image de ce que j’ai connu chez Ouvry depuis 2005. De la « très haute intensité », avec la confirmation que l’idée de savoir « faire autrement » n’a jamais eu autant de sens pour nous. Il a fallu s’adapter en permanence d’une part pour arriver à tenir nos engagements contractuels pour continuer à produire dans les délais comme si de rien n’était. Dans le même temps, à partir d’un prototype de base, en mode « crash programme »,  nous avons réussi à développer, faire tester, fabriquer en grande quantité, tout d’abord un masque en tissu lavable, puis  le masque OCOV de protection contre le virus. L’épreuve nous a fait avancer. Nous avons individuellement et collectivement valorisé nos compétences et acquis de nouveaux savoir-faire. Nous avons aussi et surtout vécu une nouvelle aventure humaine qui nous a rapprochés et soudés.