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La grippe : le virus Influenza de type A peut il être une arme NRBCe ?

La grippe est une maladie vieille d’au moins 6 000 ans. Les oiseaux aquatiques (canards, cygnes, oies…) représentent un réservoir illimité du virus. L’homme dissémine les souches épidémiques saisonnières tandis que les chevaux et les porcs sont les principaux hôtes mammifères. De 1510 à 1930 on peut estimer à 30 le nombre de pandémies. Celle de 1918-1920 (grippe dite « espagnole ») a fait de 20 à 40 millions de morts (rappelons que la guerre de 14-18 a fait 9 millions de morts ! ). Le virus paraît être redoutable mais peut il faire l’objet d’une militarisation ?

En cette fin du mois de février 2015, l’épidémie de grippe pourrait franchir son seuil épidémique. C’est la plus forte épidémie depuis 15 ans. Chaque année la maladie cause entre 2 000 et 5 000 décès (0,1 % des malades). Le virus Influenza type A responsable peut-il être militarisé ?

Le virus Inflenzae de type A.
Le virus de la grippe – virus Influenza de type A- appartient à la famille des Orthomyxovirus. Le virus du type A provoque de grandes pandémies, le type B est à l’origine d’épidémies et de cas sporadiques tandis que le type C est très rare chez l’homme. Il contient de l’ARN et est enveloppé ce qui fait de lui un virus fragile dans le milieu extérieur. Son enveloppe comprend 2 glycoprotéines ; l’hémagglutinine (H) et la neuraminidase (N). Il y a 16 types d’hémagglutinine (H1-H16) et 9 types de neuraminidase (N1-N9). Il est stable à la congélation et c’est pourquoi une équipe de scientifique est allée jusque dans le Spitzberg pour réaliser des prélèvements sur des Norvégiens morts de la grippe en 1918 et enterrés dans le permafrost afin de récupérer le virus mortel (ce qui se traduisit d’ailleurs par un échec !)

Epidémiologie
Deux types d’événements font évoluer le virus
Glissements antigèniques rapides, constants et de faible ampleur se produisant tous les hivers, ces souches provoquent des épidémies
Sauts antigèniques témoins de changements génétiques majeurs. Ces événements apparaissent environ tous les 10 ans et se traduisent par des pandémies.
Les oiseaux hébergent la totalité des 16 H et des 9 N tandis que les autres animaux de peuvent héberger que certains types. Le porc peut accueillir les virus humains et aviaires ce qui fait de lui un excellent intermédiaire. Lorsqu’un nouveau virus apparait, il peut, dans certains cas, être transmis à l’homme et provoquer une pandémie. Ce fut le cas du virus H1N1 de la grippe espagnole qui est passé chez l’homme alors que, la génération jeune atteinte n’ayant connu que des virus H3N8, était démunie de toute défense immunitaire. On pourra lire l’analyse phylogénétique de Michael Worobeyen et al. en suivant le lien suivant.

http://www.pnas.org/content/111/22/8107.full

L’épidémie particulièrement importante de cette année est due à un virus H3N2 qui a muté en donnant un virus qui se transmet mieux et, comme la mutation a eu lieu après la fabrication du vaccin, ce dernier est moins efficace.

Pathologie
Destruction épithéliale, perte de la fonction ciliaire, modifications du mucus, inflammation locale, surinfections bactériennes
Le taux de mortalité dépend de la souche et de l’état immunitaire du patient

Le virus Influenzae de type A : une arme biologique ?
Caractérisation de la menace
Corée du Nord
D’après un transfuge de la Corée du Nord que s’est confié aux services secrets britanniques, ce pays travaille sur la militarisation du virus H5N1 (un grand nombre des chercheurs travaillant en Corée du Nord proviennent des laboratoires Russes « Biopraparat » lesquels avaient déjà cherché à travailler sur le virus de la grippe espagnole)
Iran
Il est vraisemblable que la Chine et la Russie ont des programmes similaires. En revanche, l’Iran, alliée de la Corée du Nord et très liée au terrorisme international collabore avec l’un des pays musulmans les plus peuplé, l’Indonésie afin de développer des vaccins contre les grippes aviaires : ils ont ainsi accès aux redoutables souches H5N1 très fréquentes en Indonésie.

La faisabilité
Plusieurs pistes peuvent être envisagées – faire des passages fréquents et répétés du virus chez des animaux ou sur des cultures cellulaires pour le forcer à muter – combiner un virus virulent mais peu transmissible avec un virus plus transmissible de personne à personne. Le virus peut ensuite être stabilisé dans le milieu extérieur par addition de composés polyhydroxy et peut ainsi être répandu au moyen d’aérosols. Des expérimentations ont déjà eu lieu dans ce sens. Certains considèrent que le virus de la grippe est l’arme la plus puissante dans l’échelle du bioterrorisme. Plusieurs mesures devraient alors être prises d’urgence comme la classification du virus comme « agent critique du bioterrorisme » par le CDC, la vaccination généralisée, les laboratoires de virologie sécurisés, la production d’antiviraux accrue. Les analyses génétiques de surveillance doivent être augmentées. Les médecins doivent apprendre à distinguer les signes cliniques relativement semblables au début de la grippe et de la maladie du charbon.
Des études immunologiques approfondies étudiant la réponse immunitaire à la grippe devraient permettre d’élaborer des vaccins plus efficaces.
Le virus de la grippe peut être mortel, même chez les gens jeunes. Il se transmet bien d’homme à homme et peut être facilement aérosolisé (grande surface de contamination).
Deux scénarios ont été récemment mis au point (CDCP FluAid software)
1- le virus H5N1 aviaire comparé à la maladie du charbon (aussi appelée Anthrax) cause une mortalité équivalente (2 à 9 morts pour un taux d’attaque de 0,25%) dans des conditions semblables de dispersion que celle des lettres au bacille du charbon de 2001.
2- pour des taux d’attaque compris entre 15 et 35% et des taux de mortalité compris entre 0,1 et 32%, le nombre de morts pourrait aller jusqu’à 136 millions.
Peut être serait il judicieux que le CDC classe ce virus en classe A ?

On pourra se référer à l’excellent article de K. Iyer et S. Pola qu’on trouvera sur le lien suivant :

http://omicsonline.org/open-access/probable-bioweapon-influenza-type-a-virus-a-short-case-report-2157-2526.1000R1-001.pdf