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La visite du Directeur Général de l’OIAC en Syrie au Cœur des Enjeux

OIAC [1] en Syrie : En 2013, après une attaque chimique présumée dans la Ghouta orientale, la Syrie a signé la Convention sur l’Interdiction des Armes Chimiques et accepté de détruire son arsenal chimique. L’OIAC, en collaboration avec l’Organisation des Nations Unies (ONU), a supervisé cette destruction. Toutefois, la communauté internationale a identifié de possibles lacunes et des irrégularités dans la déclaration des stocks chimiques.
  • Le Directeur Général de l’OIAC a mis en place le 29 avril 2014, une équipe d’évaluation de la déclaration syrienne (la DAT : Déclaration Assessment Team [2]) qui est une équipe pluridisciplinaire composée d’experts du Secrétariat technique de l’OIAC. Le mandat de la DAT est de vérifier si les déclarations soumises par la République arabe syrienne sont exactes et complètes. La DAT échange avec les autorités compétentes de la République arabe syrienne sur les lacunes, les incohérences et les divergences identifiées par le secrétariat technique dans la déclaration initiale de la Syrie (2013) concernant son programme d’armes chimiques. Le DAT fait régulièrement rapport aux États membres de l’OIAC et à d’autres organismes internationaux. Néanmoins, des allégations régulières d’utilisation d’armes chimiques ont persisté, notamment en 2017 et 2018.
  • L’OIAC s’est également doté d’une autre capacité ce même 29 avril 2014, en créant la mission d’établissement des faits (FFM : Fact-Finding Mission [3]) de l’OIAC qui est chargée de déterminer si des produits chimiques toxiques ont été utilisés comme armes en République arabe syrienne. Son mandat n’inclut pas l’identification des responsables des attaques présumées.
  • Sur la base des conclusions de la FFM, c’est l’équipe d’enquête et d’identification de l’OIAC (IIT: Investigation and Identification Team [4]), créée le 27 Juin 2018 qui recueille et analyse les éléments de preuve susceptibles d’aider à identifier les auteurs des attaques aux armes chimiques en Syrie (comme le faisait auparavant le mécanisme d’enquête conjoint OIAC-ONU (JIM)).
  • Les limites de l’OIAC face aux accusations et aux violations : L’un des défis majeurs de l’OIAC dans le contexte syrien réside dans les accusations répétées d’utilisation d’armes chimiques par le régime de Bachar al-Assad. Bien que l’OIAC ait confirmé certaines attaques chimiques (comme l’attaque de Khan Sheikhoun en 2017), l’accès limité à certaines zones, l’opposition du gouvernement syrien à certaines inspections, et la complexité géopolitique rendent les enquêtes difficiles. L’OIAC doit faire face à des obstacles politiques considérables, notamment à cause du veto russe au Conseil de sécurité de l’ONU, qui protège le régime syrien.
  • La visite du Directeur Général de l’OIAC en Syrie, un tournant dans les relations entre la Syrie et l’OIAC ?

    Conclusion

    L’avenir de l’OIAC dépend de la poursuite de ses missions de vérification, de prévention de la prolifération et de réponse aux violations. En ce qui concerne la Syrie, l’organisation se trouve à un carrefour critique, entre la nécessité de garantir la destruction complète des stocks d’armes chimiques et des défis complexes à la fois géopolitiques et diplomatiques. Dans la transition politique conduite par la nouvelle administration de la République arabe syrienne, l’OIAC pourrait jouer un rôle central dans la reconstruction de la confiance internationale, qui s’est émoussée depuis que OIAC s’est vue décernée le prix Nobel de la paix en 2013 pour « ses efforts considérables en vue d’éliminer les armes chimiques » notamment en Syrie.


    [1] [7] Syrie – Armes chimiques (12.12.24) – Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères [8]

    [2] [9] OPCW Director-General visits Syria; meets with Syrian caretaker authorities to discuss next steps in eliminating Syria’s chemical weapons programme | OPCW [10]