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LE NRBCe

Les risques nucléaire et radiologique

Les tenues NRBC filtrantes protègent-elles contre les radiations ?

Une question fréquemment posée suite à l’accident de Fukushima… La réponse à cette interrogation n’appelle malheureusement pas de réponse simple. Pour commencer, les équipements de protection individuelle ne vont traiter que de contamination externe et en aucun cas de contamination interne. Les radiations peuvent se présenter sous différentes formes : alpha, béta, gamma, neutrons.
Les tenues NRBC ou NRBCe, qu’elles soient filtrantes (telles que les equipements de la société Ouvry) ou étanches (plastiques), protègent contre les retombées de poussières radioactives. La combinaison NRBC filtrante Polycombi a d’ailleurs été testée et évaluée classe 1 à l’IRSN suivant la norme EN13982-1:2004 – protection contre les particules chimiques en suspension dans l’air et EN1073-2:2002 – protection contre une contamination radioactive sous forme de particules.

Les tenues NRBC filtrantes sont fortement recommandées pour deux raisons principales :

Elles réduisent considérablement la contrainte physiologique sur le porteur par rapport aux tenues plastiques étanches et donc augmentent l’autonomie d’intervention.
En cas de contamination sous forme gazeuse, elles permettent d’adsorber à l’intérieur de la tenue certains composés radioactifs gazeux qui seraient entrés par effet de pompage ce qui n’est pas vrai des tenues étanches.
L’équipement de protection crée une barrière aux éléments radioactifs qui glisseront pour tomber au sol pour la majorité ou resteront sur la couche externe de l’équipement. Pour ces derniers, leur distance de la peau est de l’ordre du cm (8 mm d’air, 1 mm de tissu et 0,5 à 1 mm de microbilles de carbone activé). Dans le cas d’une utilisation correcte de la tenue, les radiations alpha n’atteindront plus la peau, 10% des rayons béta seront absorbés. L’équipement de protection n’aura presqu’aucun effet sur les rayons gamma.

Contre des radiations de type gamma, seul un tablier de plomb pourra assurer une protection minimum, au détriment des capacités opérationnelles.

La Polycombi®, développée pour satisfaire les besoins du Plan Blanc, des fiches de recommandation EPRUS et des Circulaires 700/750/800 offre le meilleur compromis protection/maintien de la capacité opérationnelle.

Les agents biologiques


Les agents biologiques utilisés dans les armes dirigées contre les individus, les animaux et les cultures sont issus de micro-organismes pathogènes ou de leurs toxines. Les micro-organismes vivants ont la propriété d’autoréplication et peuvent donc agir à de faibles concentrations : 1 gramme de bacille du charbon pourrait infecter et tuer plus de 1/3 de la population des États-Unis à condition qu’il soit correctement et efficacement disséminé.
Quant aux toxines, elles ne sont pas autoréplicatives et sont donc plus proches des agents chimiques à la différence que leur pouvoir toxique est largement supérieur : la DL50 (dose létale 50 %) est de 0,001 microgramme par kg pour la toxine botulinique alors qu’elle n’est que de 15 microgrammes par kg de poids pour le VX.

Il est habituel de classer les agents biologiques en 3 catégories.

Agents de la catégorie A
Étant les plus dangereux peuvent causer une destruction massive si ils sont disséminés au sein de la population et ils impliquent des mesures de haute protection. On y trouve des bactéries comme Bacillus anthracis (maladie du charbon), Yersinia pestis (peste), Francisella tularensis (tularémie), des virus comme le virus de la variole ou ceux de Lassa et Marburg (fièvres hémorragiques) et des toxines comme la toxine de Clostridium botulinum (botulisme).

Agents de la catégorie B
Peuvent aussi être utilisés à grande échelle mais ils sont généralement moins puissants. On y trouve des bactéries comme Brucella (brucellose), Burkholderia mallei (morve), B. pseudomalllei (mélioïdose), Salmonella sp. , Shigella ou des toxines comme la ricine.

Agents de la catégorie C
Ne sont pas très dangereux actuellement, c’est le cas du virus de la fièvre jaune par exemple, mais ils pourraient en cas de manipulation génétique, représenter une menace réelle dans le futur

L’efficacité des armes du type B est plus importante lorsqu’elle est répandue par aérosolisation. Comme la maladie n’apparaît qu’après une période d’incubation plus ou moins longue, cette arme n’a actuellement que peu d’intérêts tactiques. Néanmoins, étant plus accessible que les armes nucléaires et chimiques elle peut supporter des choix stratégiques dans le cas d’attaques terroristes par exemple. Elles sont donc considérées comme une menace réelle et sérieuse.

Classement des armes chimiques NRBC

Les agents chimiques sont des substances gazeuses, liquides ou solides qui peuvent être utilisées pour leurs effets toxiques directs sur l’homme, les animaux et les plantes.
Tout produit chimique toxique peut potentiellement être utilisé dans un attentat, cependant le risque est surtout présent pour ceux possédant une forte toxicité (doses létales minimes). Les armes chimiques (connues sous le nom NRBC ou aussi NRBCe) peuvent avoir un effet incapacitant sur l’être humain et même, dans certains cas, être mortelles.

Les principaux agents chimiques de la menace NRBC sont les organophosphorés neurotoxiques (soman, sarin, tabun, VX) ou les vésicants (lewisite, ypérite), puis les agents gazeux tels que le phosgène ou l’acide cyanhydrique.

Deux catégories d’agents chimiques :

Les armes chimiques
Elles ont été développées dans un but militaire, pour provoquer une désorganisation et une mortalité majeure dans les rangs adverses. L’effondrement de l’ex-URSS a pu alimenter des marchés parallèles mais la production d’agents chimiques NRBC par des chimistes compétents est également possible.

Les produits industriels
Ils se trouvent sous forme de stockages fixes ou de citernes/containers de transports (routier, ferroviaire). Ils se répartissent en différentes classes : ceux ayant une toxicité respiratoire (chlore, phosgène…) et ceux ayant une toxicité systémique (acide cyanhydrique,…). Certains produits chimiques tels que le thallium, le cyanure ou les sels de mercure pourraient être utilisés notamment par voie alimentaire.

Classement des armes chimiques NRBC

Selon l’usage :
Les agents neutralisants – Ils provoquent rapidement une incapacité qui ne se prolonge pas au-delà de l’exposition. Dans le cadre d’une menace terroriste, ils pourraient être utilisés dans un but de désorganisation.
Les agents incapacitants – Ils provoquent temporairement une maladie ou une incapacité mentale ou physique dont la durée dépasse largement la période d’exposition. Ils peuvent être utilisés par des terroristes.
Les agents létaux – Ils provoquent la mort lorsque l’homme y est exposé dans des opérations militaires ou terroristes.

Selon le mode d’action :
Les gaz asphyxiants ou suffocants – Ce sont des liquides très volatiles qui, inhalés sous forme de gaz, s’attaquent à la muqueuse alvéolaire (le chlore et le phosgène). Ils sont peu utilisés.

Les vésicants
Ce sont des liquides huileux qui provoquent des brûlures sur la peau. Le plus connu est l’ypérite (gaz moutarde). Synthétisée en 1822, l’ypérite fut utilisée pour la première fois comme gaz toxique de guerre en juillet 1917 à Ypres en Belgique, ce qui lui donna son nom d’ypérite. Incolore, inodore à l’état liquide, il devient gazeux s’il est ajouté à des solvants. Il peut dégager une odeur d’ail ou de moutarde et entraîne des cloques sur la peau, les yeux et les poumons. Il peut être responsable de cécités ou de cancers. Le lewisite compte également parmi les vésicants.

Les hémotoxiques (toxiques de l’oxygénation)
Ce sont des toxiques du sang qui entrent à l’intérieur de l’organisme par les voies respiratoires et perturbent l’utilisation de l’oxygène dans les tissus (acide cyanhydrique, chlorure de cyanogène).

Les neurotoxiques organophosphorés (agents inervants)
C’est la dernière famille connue et la plus redoutable. Ces agents sont incolores, inodores, sans saveur, plus ou moins visqueux et volatils. Ils peuvent être absorbés par inhalation et par voie cutanée. Ils agissent sur le système nerveux et perturbent les fonctions vitales de l’organisme : obscurcissement de la vue, difficultés respiratoires, sueurs abondantes, vomissement, confusion mentale et enfin la mort. Une simple absorption par la peau pendant une à deux minutes peut entraîner la mort.
Principaux neurotoxiques :

Le tabun – Découvert en 1937 par Gerhard Schrader en Allemagne, le tabun et a été produit industriellement pour la première fois en 1942. Le tabun fut utilisé par l’Irak durant la guerre Iran-Irak. Lorsqu’il est pur, le tabun est un liquide incolore avec une odeur fruitée.
Le sarin – Découvert en Allemagne en 1939, le sarin fut utilisé lors de la deuxième guerre mondiale et lors de la guerre entre l’Irak et l’Iran. C’est un liquide incolore et non-persistant, qui ne dégage aucune odeur en se vaporisant. La vapeur est sans couleur. Il s’évapore 36 fois plus rapidement que le tabun et peut être rendu plus persistant par l’ajout de certaines huiles ou produits pétroliers. Les symptômes sont : nausées, toux, diarrhées, difficultés respiratoires, vomissements, faiblesses musculaires, convulsions et mort par étouffement en dix minutes.
Le VX – Il s’agit d’une version « améliorée » du sarin. Les symptômes et le mode d’absorption sont les mêmes que pour le sarin mais il peut se répandre dans l’air et dans l’eau et la dose mortelle est de 10 milligrammes contre 100 pour le sarin.
Le soman – Découvert en 1944, il n’a jamais été utilisé au combat mais après la deuxième guerre mondiale, le soman a été produit en grande quantité par l’Union soviétique. Le soman est incolore quand il est pur, mais brun-jaune lorsqu’il est produit industriellement. Cette substance liquide a une odeur fruitée en se vaporisant, mais le produit industriel contient beaucoup d’impuretés, ce qui lui donne une forte odeur et une très grande viscosité. La vapeur est incolore. La dose mortelle lors de l’inhalation est environ la moitié de celle du sarin. C’est d’ailleurs un agent bien plus persistant que le sarin, de sorte qu’il peut rester plusieurs jours dans une zone particulière, selon les conditions atmosphériques.

L’organisation NRBCe Française
Le comité stratégique interministériel NRBC-E : Organisé par le secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale.(SGDSN), il a pour objectif de répondre à la menace NRBCe en définissant des orientations communes à tous les ministères concernés et en contrôlant leur exécution.

Les partenaires du comité NRBC-E sont au nombre de 7 :

Les textes de références :

Circulaire n° 800/SGDSN/PSE/PPS du 18/02/2011, relative à la doctrine nationale d’emploi des moyens de secours et de soins face à une action terroriste mettant en oeuvre des matières radioactives.
Circulaire n° 750/SGDSN/PSE/PPS du 18/02/2011, relative à la découverte de plis, colis, contenant et substances suspectés de renfermer des agents radiologiques, biologiques ou chimiques dangereux.
la circulaire n° 700/SGDN/PSE/PPS du 7 novembre 2008, accompagnée de ses annexes, relative à la doctrine nationale d’emploi des moyens de secours et de soins face à une action terroriste mettant en œuvre des matières chimiques.
Circulaire interministérielle n° 007/SGDN/PSE/PPS du 8 octobre 2009, relative au dispositif interministériel d’intervention face à la menace ou à l’exécution d’actes de terrorisme NRBC
Doctrine de l’État de prévention et de lutte contre le terrorisme NRBC-E (circulaire du Premier ministre n°747/SGDN/PSE/PPS du 30 octobre 2009).
Les normes OTAN
Le but de la publication de ces documents ( Allied Engineering Publication AEP) est d’aider au développement, à la définition des exigences, à l’évaluation et à l’acquisition d’une combinaison à faible charge (LBS). L’AEP 85 doit être utilisé en complément de l’AEP 38 (qui décrit les exigences générales relatives aux combinaisons NRBC) ainsi qu’avec les autres documents présentés ci-dessous.

AJP-3.8 (A) (STANAG 2451) : Allied Joint Doctrine for CBRN Defence.
ATP-3.8.1 Vol 1 (STANAG 2521) : CBRN Defence on Operations.
ATP-3.8.1 Vol 2 (STANAG 2522) : Specialist CBRN Defence Capabilities.
AEP-38 (STANREC 4548) : Operational Requirements, Technical Specifications and Evaluation Criteria for CBRN Protective Clothing.
AEP-72 (STANREC 4726) : Recommended CBRN and Toxic Industrial Chemical (TIC) Challenge Levels.
ATP-65 (STANAG 2499) : The Effect of Wearing Individual Protective Equipment (IPE) on Individual and Unit Performance during Military Operations.
ATP-84 (8) (STANAG 2352) : CBRN Defence Equipment Operational Guidelines.
AEP-58 (STANAG 4653) : Combined Operational Characteristics, Technical Specifications, Test Procedures and Evaluation Criteria for CBRN Decontamination Equipment.
AEP-52 (STANAG 4625) : Assessment of Effect Levels of Classical Chemical Warfare Agents Applied to the Skin to be Used in the Design of Protective Equipment.
AEP-73 (STANREC 4727) : Combined Operational Characteristics, Technical Specifications, and Evaluation, Tests and Criteria for Protective Masks.