- Ouvry – Systèmes de protection NRBC - https://ouvry.com -

Les antioxydants : contremesure médicale contre les agents chimiques de guerre et les TICs

Les effets pathogènes spécifiques des produits chimiques de guerre et des TICs s’accompagnent toujours d’une augmentation du stress oxydatif dans les tissus atteints. Les traitements antioxydants peuvent ils aider au traitement des patients atteints ?

Il a été observé que le stress oxydatif est augmenté dans les tissus atteints par les agents chimiques de guerre ou les TICs. Les auteurs de cet article décrivent les agents chimiques responsables de tels stress, les effets délétères et les molécules antioxydantes qui pourraient être utilisées dans le traitement des patients.

Définition

Le stress oxydant ou oxydatif résulte du déséquilibre entre la production de réactifs oxygénés très réactifs ROS (Reactive Oxygen Species) et azotés et RNS (Reactive Nitrogen Species).
Les produits les plus fréquemment rencontrés sont l’ion superoxyde (O2°-), le peroxyde d’hydrogène (H2O2) et le radical hydroxyl (OH°). On citera aussi l’ion hypochlorite (ClO-) le peroxynitrite ONOO°, le monoxyde d’azote NO° et l’oxygène singulet 1O2.
Ces composés dérivent du métabolisme de l’oxygène et sont produits naturellement dans la cellule. Cette dernière dispose d’un système complexe de détoxification qui comprend des enzymes (superoxyde dismutase, catalase, glutathion peroxydase…). Les phénomènes pathologiques interviennent lorsque le système de protection est dépassé par les ROS et RNS.

Les phénomènes pathologiques

Dans le cas des produits chimiques de guerre et des TICS, ils sont très nombreux :
– génotoxicité par oxydation de l’ADN ;
– oxydation des protéines menant à l’inactivation des enzymes ;
– arrêt de la production d’énergie cellulaire.

Ils sont parfois difficiles à distinguer de l’action spécifique du toxique. C’est par exemple le cas de l’ypérite qui agit spécifiquement en alkylant des bases de l’ADN ou en créant des ponts entre les bases purines. Mais il a été démontré que, dans ce cas précis, les dommages à l’ADN sont majoritairement dus à l’oxydation par les radicaux hydroxyls.

Les principaux toxiques en cause

– les agents vésicants

Le gaz moutarde et analogues
Ils agissent en endommageant l’ADN et les protéines par alkylation, et en abaissant d’une manière drastique les réserves de glutathion (système réducteur), rompant l’équilibre rédox et menant à la peroxydation des lipides qui provoque indirectement à l’apoptose (mort de la cellule).

– le chlore et analogues

C’est lui même un oxydant puissant. Inhalé il se transforme rapidement en acide chlorhydrique (HCl) et acide hypochloreux (HOCl) qui est lui-même un ROS.

– le cyanure

C’est un puissant inhibiteur de la respiration mitochondriale. Puissant stimulant des ROS/RNS il provoque un abaissement de la quantité de glutathion ce qui augmente les effets pathogènes

D’autres toxiques, et en particulier les TICs sont bien décrits dans l’article

Le schéma accessible sur le lien suivant –

>https://www.ouvry.com/CBRNe/IMG/png/capture_d_e_cran_2016-09-18_a_21.00.40.png]
issu de la publication résume les relations entre les effets spécifiques et les effets indirects de l’exposition aux toxiques.

Concernant les organophosphorés, la situation est moins bien étudiée à cause de la mort rapide induite par ces produits et l’existence d’un traitement médical efficace.

Les antioxydants potentiels

Un grand nombre de produits pourraient jouer le rôle d’antioxydant. Ils ont soit une action directe, soit indirecte en jouant le rôle de précurseur.

Les molécules étudiées sont le N-Acetyl-cystéine, le glutathion, la mélatonine, les antioxydants contenant des métaux, le trolox, la quercitine,la silibinine.

Des expérimentations sur culture cellulaire et sur animaux sont actuellement en cours.

On pourra obtenir l’article de C.S. McElroy et B.J.Day en cliquant sur le lien suivant :