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Les Centres d’Enseignement des Soins d’Urgence = CESU

Le 7 décembre 2018 à Chalons sur Saône va se tenir la 5ème journée nationale de formation continue des enseignants CESU. L’occasion pour nous de mieux connaître le rôle fondamental joué par ces organismes de formation dans le domaine de la santé et des soins d’urgence rassemblés au sein de l’Association Nationale CESU [1].

Implantés dans les hôpitaux publics sièges de SAMU, les CESU sont au nombre de 97 sur le territoire français (voir le CESU [2] 69). Ils sont chargés d’organiser des formations de soins d’urgence aux personnels médicaux et toute autre personne travaillant dans le milieu sanitaire et médico-social.

Les enseignants sont des professionnels de santé (médecin, infirmier, aide-soignant…)

 

 

Historique

C’est dans le but de mettre en place une formation aux soins d’urgence (protection, manipulation, transport des malades et des blessés) s’adressant dans un premier lieu aux ambulanciers mais aussi aux étudiants en médecine et aux personnes préparant un diplôme aux titres II et suivants de la santé publique qu’est parue la circulaire 720 du 26 juin 1973 qui recommande la création de «centres de formation des personnels participant aux secours médicaux d’urgence », dans les CHU… Les membres de la police, de la gendarmerie, les sapeurs-pompiers, les enseignants pouvant, eux aussi, tirer un bénéfice important de cet enseignement. La responsabilité pédagogique a été confiée à l’anesthésiste réanimateur responsable du SAMU ou du SMUR. C’est en 1977 que ces centres de formation se sont fédérés au sein du « Centre d’Enseignement des Soins d’Urgence ou CESU » et c’est en 1990 qu’est née « l’association Nationale des CESU = ANCESU. »

Actuellement les personnes formées sont nombreuses et variées : l’éducation nationale a placé l’enseignement obligatoire des gestes d’urgence parmi les 5 thèmes prioritaires de l’éducation à la santé, les personnels hospitaliers de toutes catégories professionnelles, les chirurgiens-dentistes, les pharmaciens, les étudiants en médecine, les personnels de crèche ou de maisons de retraite…et beaucoup d’autres sont en mesure d’être formés.

À ces formations en situation quotidienne s’ajoutent des formations pour des situations en situation d’exception (catastrophe…).

Les formations

Aux situations d’urgence

Ce sont les formations à l’échographie ciblée à l’urgence, infirmier d’accueil et d’orientation, accouchement hors maternité, l’urgence chez l’enfant, certificat d’exploitant hospitalier en télécommunication, anesthésie locorégionale tronculaires, cabinet dentaire, réseau ANTARES, le soignant face à l’urgence sur son lieu d’exercice, prise ne charge d’un patient par l’IDE participant à une médicalisation héliportée.

Aux situations d’exception

AFGSU spécialisée NRBCE, gestion de la violence physique en milieu hospitalier, soin d’urgence en situation de catastrophe, prise en charge des urgences lors de missions scientifiques sur le territoire national ou à l’étranger, les équipes SMUR face à une « scène de crime », formation aux risques collectifs NRBC.

L’Attestation de formation aux gestes et soins d’urgence = AFGSU

Cette formation a été créée par l’arrêté du 3 mars 2006 [3] et elle est délivrée par les CESU.

Elle comporte 3 niveaux : niveau 1, niveau 2 et attestation spécialisée.

Le niveau 1 permet l’identification d’une urgence à caractère médical et sa prise en charge seul ou en équipe en attendant l’arrivée de l’équipe médicale. Le niveau 2 est composé du niveau 1 dont la prise en charge utilise des techniques non invasives.

Le niveau 1 est une formation de 3 modules sur 12 heures. Les 2 premiers modules concernent les prises en charge des urgences vitales et potentielles et l’attestation spécialisée concerne plus particulièrement les risques collectifs : situations d’exceptions, plan blanc et risques NRBC

Le niveau 2 comprend le niveau 1 additionné de 9 heures répartis sur 3 modules de 3 heures chacun : utilisation du chariot d’urgence, surveillance des paramètres vitaux, maintenance et matériovigilance des matériels d’urgence, matériel d’immobilisation, brancardage, accouchement inopiné, risque infectieux. L’attestation spécialisée traite des risques NRBC et des équipements de protection individuels.

Le niveau 1 s’adresse au personnel voué à travailler au sein d’un établissement de santé ou d’une structure médico-sociale. Le niveau 2 s’adresse à toute personne admise à suivre une formation à une des professions de santé inscrites dans la quatrième partie du code de la santé publique ou lorsque la réglementation l’exige comme pour l’obtention du « Certificat de Capacité pour Effectuer des Prélèvements Sanguins » (CCEPS [4]) par exemple.

Il existe une AFGSU spécialisée NRBCE  en situation sanitaire exceptionnelle

Les enseignants

Les enseignants ont tous la double compétence : pédagogique et pratique hospitalière. Chacun d’eux prend en charge quotidiennement des patients en situation médicale d’urgence.

De plus, pour maintenir une réelle qualité de la formation, à leur tour, les formateurs reçoivent une formation en pédagogie. Il existe pour eux une formation de formateur « Geste et Soins d’Urgence », une formation dynamique de groupe, une formation continue de formateurs à l’enseignement des soins d’urgence et des nouveaux risques, une formation méthode d’évaluation, une formation réactualisation des connaissances et réhabilitation du formateur AFGSU et une formation pédagogie du geste.

Dans cet ordre d’idée, Ouvry SAS propose  aux CESU une formation de formateurs sur la technique et l’utilisation des équipements NRBC et leurs spécificités.

Les autres missions

L’ANCESU participe à l’éducation à la santé et à la prévention des risques sanitaires, développe des formation pédagogiques dans les domaines de l’urgence, dynamise la recherche en pédagogie appliquée, et participe à la réalisation et à la diffusion d’outils pédagogiques. C’est l’acteur incontournable pour l’enseignement des gestes et soins d’urgence.

Un article paru dans  « Journal Européen des Urgences et Réanimation », C. Mercier et R. Jouffroy (en ligne le 15 novembre 2018) fait un état des lieu sur la formation des étudiants en médecine français à la formation aux gestes et soins d’urgence. Rappelons que l’obtention de l’attestation de l’AFGSU de niveau 2 est obligatoire pour tous les étudiants en médecine avant la fin du deuxième cycle. Il en ressort que sur les 33 facultés de médecine, 32 proposent une formation FGSU dont 28 sont agréées par le CESU. Rappelons à cette occasion que d’autres organismes peuvent d’assurer ces formations comme la Croix Rouge française, l’IFSU (Institut formation aux soins d’urgences), SOFIS, le SUADEF (Soins d’urgence à domicile et formation), bioformation, SimUsanté…). Seulement 55 % des facultés de médecine déclarent dispenser un enseignement complet. Les étudiants s’estiment formés à la prise en charge des urgences vitale tandis que les autres items comme le maintenance et matériovigilance des dispositifs d’urgence, brancardage, identification des signes de gravité des brûlures, prise en charge des accouchements inopinés, protection face aux risques infectieux et procédures relatives aux risques collectifs sont moins enseignés. Si la grande majorité des étudiants ont déclarés recevoir une FGSU 2 ils constatent aussi qu’il peut exister une redondance par rapport à l’enseignement délivré durant le cursus médical alors que d’autres points comme les risques collectifs sont peu enseignés.

Rappelons que la 5ème journée nationale de formation continue des enseignant CESU aura lieu le 7 décembre 2018 à Chalons sur Saône et que la pédiatrie en sera le thème principal.