- Ouvry – Systèmes de protection NRBC - https://ouvry.com -

Les masques à usage médical

La période de pandémie au SARS-CoV-2 que nous vivons en ce moment montre un cruel manque de masques pour se protéger.

C’est pour nous l’occasion de faire le point sur les masques respiratoires : les différentes sortes de masques ? pour qui ? pour quelle utilisation ? comment s’en servir ?

C’est à autant de question que nous allons essayer de répondre.

De quoi est-il question ?

Les masques sont des protections respiratoires. Ils protègent les voies respiratoires de l’inhalation d’air pollué lorsque l’on se trouve dans un lieu exposé à des facteurs environnants dangereux comme de la poussière (travaux…), des solvants (peinture…), des aérosols ou des gaz, des particules biologiques…

Notre propos ne portera pas ici sur la filtration des gaz qui nécessite des filtres particuliers (masque A2P2 pour les peintures ou les vernis, les gaz toxiques cagoule d’évacuation [1]) ou des cartouches [2] spécifiques.

Ce qui nous importe actuellement c’est de nous protéger contre le coronavirus SARS-CoV-2 responsable d’une terrible pandémie qui n’est pas inédite, notre histoire étant marquée par des phénomènes similaires. Citons les épidémies de peste, dont la peste noire qui a débuté en 1348 et a fait 50 millions de morts, tuant pratiquement la moitié de la population européenne,  les épidémies de grippe, dont la grippe espagnole qui a tué pendant les années 1918-1919, de 20 à 50 millions de personnes soit de 2,5 à 5 % de la population mondiale, des épidémies de choléra…

Le virus SARS-CoV-2 responsable de la maladie Covid-19 se transmet principalement par les gouttelettes et les sécrétions respiratoires des malades qui contaminent l’air et les surfaces.  Pour éviter la transmission de la maladie il faut donc empêcher la dispersion dans l’air des gouttelettes (taille supérieure à 5 µm) de salive, émises par la toux, les éternuements ou simplement la parole.  Lorsque les gouttelettes ont une taille inférieure à 5 µm ont dit qu’elles forment un aérosol et elles sont véhiculées par l’air et vont contaminer directement les voies aériennes des hôtes qui les inhalent. Il semble que cette voie aérosol n’existe pas dans le cas du Covid-19.

Les gouttelettes retombent sur les surfaces et il est donc très important de se laver les mains. En effet, comme en portant très fréquemment nos mains au visage, on se contamine le nez ou la bouche qui sont des portes d’entrée du virus. Notons que le virus peut aussi pénétrer par les yeux.

La protection la plus simple semble donc bien être le port du masque.

Les différents masques

Il existe 2 types de masques bien différents : le masque chirurgical et les masques de protection respiratoire.

1– le masque chirurgical

Il est aussi appelé masque de soin ou masque médical. Originellement il est fait pour qu’un chirurgien qui en est équipé ne contamine pas le champ opératoire avec ses gouttelettes respiratoires.  Son objectif principal est de piéger les gouttelettes de salive lors de l’expiration de celui qui le porte. Porté par le soignant il prévient la contamination du patient et de son environnement (air, surfaces, produits), porté par le patient contagieux, il prévient la contamination de son entourage et de son environnement. Dans une certaine mesure il protège aussi celui qui le porte contre un risque de projection de liquide biologique lorsqu’il comporte une couche externe imperméable. Pour une protection optimale il faut lui associer des lunettes ou un écran de protection. Lorsque, comme dans le cas du Covid-19, l’infection se transmet essentiellement par gouttelettes ce masque s’il comporte une couche imperméable joue le rôle de protection « gouttelettes ».

Le masque chirurgical est un dispositif médical de classe 1 et sa réglementation dépend donc de l’ANSM (Agence Nationale de Sécurité du Médicament).

L’efficacité de filtration bactérienne (EFB) est mesurée de l’intérieur vers l’extérieur (dans le sens de l’expiration). Selon la norme EN 14683 les tests in vitro réalisés avec des bactéries de 3 µm distinguent 2 types : type 1 EFB > 95% et type 2 EFB > 98 %. Le masque peut aussi être testé pour sa résistance à la projection et peut être noté R dans le cas d’un résultat positif : ex type 2R.

Masque chirurgical

2- le masque de protection respiratoire

Son objectif est de protéger celui qui le porte contre l’inhalation d’agents infectieux transmissibles par voie aérienne, mais il le protège aussi contre les transmissions par gouttelettes. Il est classé dans les EPI (Équipement de Protection Individuelle) et dépend donc du ministère du travail.  Contrairement au précédent il est testé dans le sens extérieur vers l’intérieur (sens de l’inspiration). La norme EN 149+A1 (septembre 2009) définit 3 classes d’appareil de protection respiratoire jetables : FFP1, FFP2, FFP3 (Filtering Facepieces Particles = pièce faciale filtrante). La norme tient compte des capacités de filtration et des fuites au visage.

On mesure donc la capacité à filtrer les particules et la mesure du taux de fuite vers l’intérieur. Cette donnée mesure le rapport de la quantité de contaminant qui est passée à l’intérieur du masque par rapport à celle qui se trouve à l’extérieur.

Fuite totale vers l’intérieur = (contaminant à l’intérieur)/(contaminant à l’extérieur)

Ce taux de fuite tient compte du passage direct du contaminant non retenu à travers le filtre et du passage au niveau des joints faciaux.

Pour la protection biologique on retiendra principalement les 2 types, FFP2 qui se décline sous trois formes : bec de canard- coque- plissé, et FFP3.

Masque FFP2 en forme de bec de canard
Masque FFP2 muni d’une valve

Il est aussi capable de retenir les pollens et les particules très fines comme les poussières radioactives. L’élastique est de couleur rouge.

On comprend mieux pourquoi les masques chirurgicaux sont insuffisants pour protéger les personnes pendant une épidémie : malgré leur capacité de filtration importante (> 95 ou > 98 %) leur étanchéité au niveau du visage n’est pas évaluée. Très peu d’études en ce sens ont été menées, les fuites totales sont généralement évaluées entre 42 % et 100 % !

Utilisation

On a vu que les masques avaient des propriétés et donc des utilisations différentes. Mais pour une réelle efficacité il importe de bien les utiliser.

Dans le cas des masques FFP, il faut le mettre en place de façon à ce qu’il couvre la bouche et le nez, placer les élastiques, serrer le pince-nez et bien emboiter le masque sous le menton. Une fois bien ajusté, il faut obturer le pourtour de la surface filtrante avec les mains et inhaler lentement et profondément. Si le masque tend à s’écraser c’est qu’il n’y a pas de fuite. Le masque doit être utilisé pendant la durée indiquée sur le mode d’emploi et l’enlever en dernier lors du déshabillage. On l’élimine dans les DASRI avant de se laver les mains.

Il faut se souvenir que ces masques FFP protègent contre les agents biologiques mais pas contre les gaz et les vapeurs.

Certains masques, et en particulier les FFP3, sont munis d’une valve expiratoire permettant d’expirer plus confortablement.

Conclusion

Comme tout élément de protection il faut bien connaître les caractéristiques et les utilisations des masques en cas d’épidémie.

Le masque chirurgical empêche les projections de l’intérieur à l’extérieur. Le porter relève du comportement altruiste.

Les masques de protection respiratoire, FFP2 voire FFP3, sont très efficaces pour se protéger soit même contre les risques gouttelettes et aérosols mais, à la condition qu’ils soient correctement positionnés et éliminés.

La pénurie actuelle pose quand même un problème important, non seulement à la population mais aussi aux professionnels de santé qui se trouvent en première ligne. Imaginons que toute la population porte un masque, ne serait-ce qu’un masque chirurgical, chaque individu protégeant son voisin, la transmission du virus serait nettement ralentie.  Chacun participe à l’intérêt collectif.

Il semble en tous cas que ce soit un des éléments du succès de la Corée du Sud contre le Covid-19 : les dépistages en très grande quantité ont permis de localiser rapidement les sujets porteurs et les sujets contacts. De plus, le port du masque, généralisé à toute la population a, sans aucun doute, réduit la circulation du virus, mais on touche là à un problème culturel.

Dernier point de réflexion : à côtoyer les personnes âgées, les moins âgées et aussi beaucoup de soignants, je me suis aperçu que, pour elles, le port d’un masque représente un élément de sécurité d’ordre psychologique très important.

Ouvry lance la fabrication de masques. La société possède les compétences, l’intelligence, manque l’expérience qui suivra très rapidement.