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Les polluants éternels (PFAS) : une menace persistante pour l’environnement et la santé humaine

Les substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS), surnommées « polluants éternels », représentent une classe de composés chimiques extrêmement stables utilisés dans de nombreux produits industriels et de consommation. Leur persistance dans l’environnement et leur toxicité potentielle soulèvent de sérieuses préoccupations, notamment en ce qui concerne la contamination de l’eau potable. Cet article propose une synthèse des connaissances actuelles sur les PFAS, leurs effets sur la santé humaine, leur présence dans différentes régions françaises, ainsi que les solutions envisageables pour atténuer leur impact.

Les PFAS regroupent des milliers de composés synthétiques développés depuis les années 1940 pour leurs propriétés hydrophobes, oléophobes et résistantes à la chaleur. On les retrouve dans des produits aussi variés que les emballages alimentaires, les textiles, les revêtements antiadhésifs et les mousses anti-incendie. Leur structure chimique leur confère une grande stabilité, rendant leur dégradation dans l’environnement très lente (en millier d’années), d’où leur surnom de « polluants éternels ».

Contamination environnementale en France

Plusieurs régions françaises font face à des contaminations notables par les PFAS, notamment dans les eaux de consommation humaine.

Des études récentes ont également mis en lumière la présence de PFAS dans l’eau potable de grandes villes européennes, notamment Paris, illustrant l’ampleur transfrontalière de la problématique[4] [4].

Effets sur la santé humaine[5] [5],[6] [6]

Les PFAS sont susceptibles d’engendrer des effets délétères sur la santé, même à faibles doses et en cas d’exposition prolongée.

Solutions et perspectives

Face à cette menace, plusieurs axes d’intervention sont envisagés :

Surveillance et réglementation[7] [7]
À partir du 1er janvier 2026, une limite de qualité de 0,10 µg/L pour la somme de 20 PFAS prioritaires sera introduite dans le contrôle sanitaire des eaux de consommation. Cette mesure marque une étape décisive dans la reconnaissance du problème à l’échelle réglementaire.

Technologies de traitement de l’eau[8] [8]
Des solutions techniques comme l’osmose inverse et les filtres à charbon actif permettent de réduire significativement les concentrations de PFAS. Toutefois, leur mise en œuvre à grande échelle nécessite des investissements conséquents et une gestion technique rigoureuse.

Réduction à la source
Réduire l’usage des PFAS dans les processus industriels et les produits de consommation est essentiel. Cela passe par des politiques publiques ambitieuses, le développement d’alternatives chimiques moins persistantes, et des restrictions d’usage plus strictes. Dans ce cadre, l’Assemblée nationale française a définitivement adopté, le 20 février 2025, une loi visant à limiter la présence des PFAS, dans plusieurs produits et à renforcer la réglementation sur les rejets industriels dans l’eau. Cette restriction concerne notamment les produits suivants :

Sensibilisation du public[9] [9]
L’éducation des citoyens quant aux risques liés aux PFAS et aux moyens de réduire leur exposition (comme l’usage de filtres domestiques) constitue un levier important pour la santé publique.

Cas particulier des articles pour la défense

Les tenues et chaussures destinées à la protection et à la sécurité, notamment utilisées dans les secteurs de la défense et de la sécurité civile (comme les pompiers, les forces de l’ordre, ou l’armée), ne sont pas concernées par l’interdiction immédiate.

Ces équipements doivent répondre à des exigences strictes de résistance, d’imperméabilité et de protection chimique, pour lesquelles il n’existe actuellement pas d’alternative équivalente sans PFAS.

À partir du 1er janvier 2030, seuls les produits contenant des PFAS jugés « nécessaires à des usages essentiels » ou « contribuant à l’exercice de la souveraineté nationale » pourront encore être utilisés, en l’absence de solution de remplacement.

La loi laisse donc une porte ouverte à l’usage limité des PFAS dans les cas où la sécurité des personnes et la défense nationale l’exigent. Encore faudra-t-il que les industriels acceptent de poursuivre leur production, malgré la disparition de la majeure partie de leurs débouchés. Faute de quoi, l’approvisionnement en résine PFAS pourrait être contraint de se tourner vers des sources extérieures au continent européen — une perspective en contradiction flagrante avec l’ambition de renforcer la souveraineté de l’Europe, en particulier dans le domaine de la défense

Quant est-il du domaine NRBC ?

La filière des tenues de protection chimique respirante, utilise des résines PFAS pour ennoblir le tissu de fond (celui qui est le premier en contact de la menace NRBC) de manière à lui donner des propriétés hydrophobes et oléophobes. Le toxique chimique sous forme liquide va avoir tendance à « déperler » sur le tissu et non à pénétrer le tissu, ce qui est la brique fondamentale pour assurer la protection liquide face aux toxiques de guerre. Il n’existe rien sur le marché à ce jour qui permette de proposer une alternative crédible aux résines à base de PFAS.

Pour autant chez OUVRY nous n’avons pas attendu la pression législative visant tout simplement leur interdiction pour agir :

Conclusion

Les PFAS illustrent les défis contemporains liés à la pollution chimique : invisibles, persistants, diffus et potentiellement toxiques. La mobilisation conjointe des autorités sanitaires, des chercheurs, des industriels et du grand public est nécessaire pour limiter leur impact. En combinant une meilleure surveillance, des normes réglementaires robustes, des innovations technologiques et des changements comportementaux, il est possible de contenir cette menace silencieuse.


[1] [10] https://www.auvergne-rhone-alpes.ars.sante.fr/pfas-surveillance-dans-leau-de-consommation [11]

[2] [12] https://www.iledefrance.ars.sante.fr/surveillance-des-pfas-dans-leau-de-consommation-humaine-en-region-ile-de-france [13]

[3] [14] https://www.prefectures-regions.gouv.fr/bretagne/Grands-dossiers/Environnement-Suivi-des-PFAS-dans-l-environnement [15]

[4] [16] https://www.lemonde.fr/en/environment/article/2024/07/10/drinking-water-in-paris-and-other-european-cities-contaminated-with-an-unmonitored-forever-chemical_6679968_114.html [17]

[5] [18] https://www.inspq.qc.ca/pfas [19]

[6] [20] https://www.epa.gov/pfas/our-current-understanding-human-health-and-environmental-risks-pfas [21]

[7] [22] https://www.auvergne-rhone-alpes.ars.sante.fr/pfas-surveillance-dans-leau-de-consommation [11]

[8] [23] https://www.canada.ca/fr/sante-canada/services/publications/vie-saine/objectif-qualite-eau-potable-substances-perfluoroalkylees-polyfluoroalkylees.html [24]

[9] [25] https://www.canada.ca/fr/sante-canada/services/publications/vie-saine/objectif-qualite-eau-potable-substances-perfluoroalkylees-polyfluoroalkylees.html [24]