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Les vêtements protecteurs contre les risques chimiques et biologiques : normes, applications et explication de texte

Dans le domaine du NRBCe ces vêtements protègent contre les armes chimiques de guerre (nombreux produits chimiques sous différentes formes physiques), et contre les agents biologiques de la menace (micro-organismes).
Il est alors normal de définir des tests permettant de caractériser les capacités protectrices des vêtements (méthodes d’essai) et d’interpréter les résultats obtenus (niveaux de performance). Cependant, il ne faut pas oublier que dans le vêtement se trouve une personne dont les paramètres physiologiques et/ou psychologiques peuvent être modifiées par le port de cet EPI.

Les équipements de protection individuelle ont pour objectif de protéger le travailleur vis-à-vis de risques professionnels et sont évalués à partir de normes d’essais et d’évaluation de leur performance, en fonction du scénario d’utilisation envisagé : explication de texte et questions posées.

Les catégories d’EPI.

Il existe 3 catégories d’EPI :

Protection contre les produits chimiques

Il existe 6 types de vêtements de protection contre les produits chimiques

Les types 1 et 2 concernent plus particulièrement les combinaisons « scaphandres ».
Les combinaisons qui répondent aux exigences des types 3 et 4 sont étanches aux liquides pour le type 3, et aux brouillards (éclaboussures de type spray) pour le type 4. Les produits du type 3 sont particulièrement adaptés aux industries chimiques dans lesquelles des projections violentes en jet liquide peuvent se produire. Les produits du type 4 s’adressent aux industries chimiques et au monde agricole pour la protection contre les risques phytosanitaires liés aux pulvérisations, la société Ouvry propose pour se prémunir de ce genre de risque la Polyagri® [1] conforme la norme ISO 27065 : 2017. Cette norme établit les exigences de performance minimale, de classification et de marquage pour les vêtements de protection portés par les opérateurs manipulant des pesticides ainsi que par les travailleurs de rentrée. Le liquide ruisselle sur la combinaison. Les combinaisons de type 5 protègent contre les produits chimiques à particules solides transportées par l’air (poussières toxiques). Elle peut donc être utilisée pour le désamiantage ou par le monde agricole lors des opérations de poudrage. Les EPI du type 6 offrent une protection limitée dans le temps vis-à-vis des éclaboussures accidentelles de produits chimiques liquides. On les trouvera dans la pétrochimie, les industries chimiques, les laboratoires et le milieu agricole.

Par exemple, un EPI de catégorie III, type 5/6 est un EPI adapté à des risques mortels protégeant contre les toxiques sous forme de poussière et les éclaboussures de produits chimiques liquides limitées dans le temps.
Un autre EPI de classe III, type 4/5 protège contre les pulvérisations de produits chimiques liquides et les toxiques sous forme de poussière.

Protection contre les risques biologiques

Le risque biologique est plus difficile à appréhender. Si il est évident dans le cas du domaine NRBCe (les armes biologiques sont bien connues), il est relativement mal connu dans le cas des professions agricoles, des industrie agro-alimentaires ou des blanchisseries industrielles manipulant du linge potentiellement souillé. La protection contre les risques biologiques consiste à empêcher le germe d’atteindre la peau et les muqueuses.

La norme qui définit les exigences de performances concernant les matériaux des vêtements de protection contre les agents infectieux est la norme européenne EN 14126:2003.
Elle réunit 4 méthodes de tests de matériaux jugées représentatives des situations de risques.

Comme pour les 6 types de protection chimique il existe 6 types de protection biologiques nommés type 1-B, 2-B (étanche aux gaz), 3-B étanche aux liquides, 4-B étanche aux aérosols, 5-B étanche aux poussières et 6-B protection contre pulvérisations légères.

Le sang artificiel utilisé pour réaliser le test de pénétration (ISO 16603) est composé de cellulose, de colorant, de solution tampon et de stabilisateurs. Sa coloration rouge permet de repérer le liquide lorsqu’il passe à travers le matériau. Différentes pressions sont appliquées et la durée de pressurisation est de 5 minutes : le passage du sang est repéré en fonction de la pression ce qui permet de déterminer 6 classes : classe 1 (0 kPa) donc uniquement la pression hydrostatique du liquide dans la cellule d’essai, jusqu’à classe 6 sous une pression de 20 kPa.
Le test de résistance à la pénétration par des virus (ISO 16604) est identique au précédent, le phage Phi X 174 (simulant de VHC, VHB ou HIV) remplaçant le sang artificiel.
La résistance à la pénétration bactérienne par voie humide consiste à déposer un inoculum bactérien sur le textile et à mesurer le temps de passage des bactéries par frottement mécanique (la face inférieure du textile est en contact avec un milieu de culture gélosé). Les 6 classes sont déterminées en fonction du temps de pénétration : classe 1 < 15 minutes jusqu’à la classe 6 avec un temps supérieur à 75 minutes. On mesure la résistance à la pénétration par des aérosols biologiquement contaminés en projetant un aérosol contenant des bactéries sur 2 membranes de nitrocellulose : une membrane témoin et une membrane protégée par le textile à tester. Après le test, les bactéries sont numérées sur les 2 membranes. La valeur du rapport de pénétration (en log) sans/avec le matériau d’essai définit 3 classes : classe 1 ; R >1 (passage de plus de 10 % des bactéries à travers le textile d’essai), classe 2 ; R >2 (passage de 1 %) et classe 3 ; R>5 (passage de 0,001 %).
Le test de résistance à la pénétration par des poussières (ISO 22612) consiste à mesurer le passage de bactéries contaminant du talc lui-même déposé et secoué sur l’échantillon de textile. On mesure le ratio par rapport à l’inoculum. Par exemple, si on pulvérise 100 000 bactéries et que 10 000 d’entre elles passent à travers le textile, ce sont 10 % qui passent et le matériau est placé en classe 1. Pour 1 % de passage, c’est à dire 1 000 bactéries sur 1 00 000 le matériau est en classe 2 et il est en classe 3 lorsqu’il ne permet le passage que de 1 bactérie sur 100 000 (0,001 %).
Pour tous ces tests, plus le chiffre de la classe est élevé, plus la performance est importante.

La graduation du risque biologique

Nous avons déjà abordé les niveaux de risques et les niveaux de confinement des micro-organismes. Les protections sont fonction du niveau de risque : pour les niveaux 1 et 2 une simple blouse en coton suffit pour se protéger des germes. Les gants et les lunettes de protection s’adressent au niveau 2 dans les cas seulement ou un risque particulier existe comme la réception ou le traitement des échantillons biologiques. Pour se protéger des bactéries du groupe 3 (niveau de sécurité 3) le vêtement doit recouvrir l’ensemble du corps, des surbottes et une surblouse sont obligatoires. Un vêtement type combinaison est alors bien adapté, un masque respiratoire et des gants viennent compléter l’équipement (et des lunettes de protection en cas de besoin particulier).
La manipulation agents biologiques du type 4 nécessite l’emploi supplémentaire de combinaisons type scaphandres à l’intérieur desquelles circule une pression d’air positive.

Les applications de la protection biologique

Cas particulier du virus Ebola

Dans un précédent article de ce blog, nous avons parlé de l’épidémie d’Ebola et de la transmission du virus qui est présent dans toutes les sécrétions.
http://www.ouvry.com/CBRNe/ebola-le-point-sur-l-epidemie.html?id_rubrique=33&id_groupe=3
Les protections actuellement utilisées sur le terrain sont complètement imperméables et sont classées au plus haut niveau des performances de l’EN 14126. Tous les intervenants de terrain mettent en avant l’inconfort thermique extrême de ces tenues (la température interne peut monter jusqu’à 50°C rendant impossible tout travail supérieur à 1 heure dans les pays chauds). De plus, ces tenues considérées comme DASRI doivent être incinérées après leur utilisation.
Le problème est le même concernant la protection contre les produits chimiques. On a avantage à porter une tenue  » filtrante  » permettant le passage de l’air et de la sueur tout en protégeant des produits toxiques grâce à la présence d’une couche intérieure de carbone actif. Le matériel est alors plus confortable grâce à l’évacuation de la sueur. C’est le cas de la polycombi (R) qui permet un porté de 12 heures et qui répond aux normes OTAN AEP 38 pour une protection contre les agents chimiques de guerre sous forme liquide, vapeur ou aérosol. Elle assure en outre une protection chimique contre les éclaboussures de type spray (type4), contre les particules toxiques en suspension dans l’air (type 5), et résiste à la pénétration par des poussières contaminées par des micro-organismes (classe 3).
On peut ajouter à ces propriétés le fait qu’elle évite l’effet « pompage » que nous avons vu précédemment ( http://www.ouvry.com/CBRNe/tenues-filtrantes-pourquoi-une.html?id_rubrique=33&id_groupe=3). Lavable 3 fois elle peut être désinfectée par un lavage classique à l’eau de javel. Elle donne bien moins de déchets étant portée plus longtemps et lavable 3 fois.
Il est donc important de bien définir les risques et de s’équiper avec le matériel correspondant à ces derniers. Dans ce cas, la formule « qui peut le plus peut le moins » n’est pas valable lorsque la physiologie et la psychologie de l’homme deviennent les facteurs limitants.

On pourra se reporter au lien suivant : http://www.ouvry.com/CBRNe/polycombi-tm.html [2]