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Normalisation CN Sécurité/GT3 : décontamination

La Commission de Normalisation Sécurité protection du citoyen est composée de 3 groupes de travail : GT1-résilience et continuité d’activité, GT2-coordination des acteurs de la gestion de crise et GT-3-technologies. Nous nous intéresserons dans ce dossier à la CN SECURITE/GT3 dans sa thématique décontamination.

La commission de normalisation Sécurité/GT3 a travaillé sur 3 thèmes qui ont été déclinés en 3 normes ayant pour thème : 1- décontamination de la peau, 2- performance des technologies de décontamination sur des substrats de référence, aptitude à la décontamination des substrats. Nous résumerons ici ces 3 normes nouvellement parues ou en cours de parution.

Pourquoi des normes ?

Il existe un certain nombre de normes mais, soit elles ne se rapportent pas au besoin de sécurité globale, soient elles sont trop anciennes et donc obsolètes par rapport aux nouvelles techniques par exemple. Il existe aussi un certain nombre de techniques publiées dans des revues scientifiques mais elles ne sont pas sous la forme de normes et donc non reconnues par tous. Réfléchir sur des nouvelles normes permet aussi de fédérer les différents acteurs nationaux.
Une normalisation dans le domaine NRBC-E s’est faite ressentir dans un mouvement plus général permettant aux entreprises d’acquérir de bonnes bases pour améliorer leur compétitivité et fournir des produits optimisés répondant aux exigences réglementaires.
La normalisation permet aussi d’éliminer les mauvais produits fabriqués à bas coût

Les 3 groupes de travail

La commission de normalisation sécurité du citoyen comporte 3 groupes de travail (GT).

Le GT1 s’occupe de la résilience et en particulier de la remise en état des matériels atteints afin de poursuivre les activités (en particulier dans les transports publics). Six groupes d’experts travaillent actuellement sur ce projet.

Le GT2 s’occupe tout particulièrement de la détection des éléments Chimiques (C), Biologiques (B) et nucléaires (N). Deux normes ont été publiées :
Sécurité et protection du citoyen-NRBC-E- Utilisation d’équipements portables de détection et d’identification nucléaire et radiologique dans le domaine de la sécurité globale. NF X52-121.
Sécurité et protection du citoyen-NRBC-E- Méthodologie d’évaluation des techniques de détection et d’identification d’agents biologiques pathogènes. NF X52-120

Le GT3 traite des technologies d’évaluation des performances des technologies de décontamination de la peau saine (PR NF X52-122), de la décontamination sur des substrats de références (PR NF X52-123) et de l’aptitude à la décontamination des substrats (PR NF X52-124).

GT3 : les technologies de laboratoire

PR NF X52-122. Protocoles d’évaluation des performances des technologies de décontamination de la peau saine

Les objectifs de cette norme étaient de garantir les performances revendiquées des dispositifs de décontamination de la peau saine. Les participants ont tenu compte des avancées scientifiques récentes en particulier dans le domaine des tests in vitro. De plus, les tests ont un coût réduit pour les industriels du domaine.
Décontaminer la peau consiste à éliminer et/ou neutraliser, partiellement ou totalement, un ou des agents NRBC présents à la surface cutanée, sans renforcer les effets délétères de la fraction des agents NRBC éventuellement présents sur et dans la peau au moment de la mise en œuvre du dispositif.
Dans les modèles in vitro des explants cutanés humains ou de porc sont disposés dans des cellules de diffusion ouvertes vers l’extérieur sur la partie externe et dont la partie inférieure joue le rôle de récepteur. L’agent contaminant (C, B ou NR, réel ou simulant) est déposé à la partie supérieure. Les temps d’exposition de ce produit sont fonction du type de décontamination : 5 et 30 minutes dans le cas d’une décontamination d’urgence et 30 et 60 minutes pour une décontamination approfondie. Après ce temps, le dispositif de décontamination à tester est appliqué selon le mode opératoire fourni par le fabricant.
L’efficacité du dispositif est évalué en mesurant les indicateurs suivants : quantité d’agent déposé à T0, quantité d’agent éliminé de la surface de la peau au moyen du dispositif, quantité d’agent présent à la surface de la peau après le processus de décontamination, quantité d’agent présent à la surface à la fin de l’expérimentation (maximum 24 heures), quantité d’agent présent dans la peau à la fin de l’expérimentation et la quantité d’agent résorbé dans le liquide récepteur entre le début et la fin de l’expérimentation.
Un certain nombre de témoins sont aussi mis en œuvre.
L’efficacité du dispositif de décontamination montre l’aptitude à éliminer ou neutraliser les agents présents à la surface cutanée, l’aptitude à la résorption des agents, l’aptitude à moduler la vitesse maximale de résorption et enfin le facteur d’amélioration du pronostic fonctionnel.

PR NF X52-123. Protocoles d’évaluation des performances des technologies de décontamination sur des substrats de référence

Lorsqu’un industriel veut tester un système de décontamination, on utilisera cette norme qui permettra de mesurer la décontamination sur des supports de référence qui sont : une lame d’observation microscopique en verre (référence non absorbante), un acier inox (référence peu absorbante), un polyéthylène haute densité (PEHD) référence moyennement absorbante, un PVC (polychlorure de Vinyle) ou EPDM (éthylène-propylène-diène monomère) références très absorbantes.
Les agents réels ou simulants sont déposés sur les supports sous la forme de gouttes calibrées. Les produits C sont laissés en contact pendant 1h30 et les agents B sont laissés à température ambiante jusqu’au séchage complet avant d’appliquer le système décontaminant selon le mode opératoire indiqué par le fabricant. En plongeant les éprouvettes dans un solvant adéquat pour les agents C et de l’eau tweenée pour les agents B on peut mesurer la contamination dite « extractible » qui est la quantité d’agent resté sur l’éprouvette après la décontamination. Il faut alors dans un second temps mesurer le « taux de transfert » par contact correspondant à l’agent resté au sein du matériau, soit en appliquant une feuille de silicagel sur l’éprouvette pour les agents C ou une gélose contact pour les agents B. Des témoins sont testés en parallèle.
Un bon dispositif de décontamination est celui qui laisse le moins d’agent sur les échantillons après décontamination tout en étant actif dans la profondeur de l’éprouvette avec un taux de transfert minimal.

PR NF X52-124. Protocoles d’évaluation de l’aptitude à la décontamination de substrats

Cette norme permet à un industriel de mesurer l’aptitude à être décontaminé du matériel qu’il veut mettre sur le marché. En cas d’évènements NRBC il est avantageux d’être en présence de matériaux facilement décontaminables.
Le protocole expérimental est très similaire à celui de la norme précédente, le système décontaminant étant remplacé par des produits non actifs comme l’éthanol pour les agents C et l’eau tweenée pour les agents B. La quantité d’agent restant est alors dosée sur chacun des échantillons. Une mesure du taux de transfert par contact est aussi réalisée. Un matériau facilement décontaminable est celui sur lequel il reste peu d’agent après passage de décontaminant neutre et à l’intérieur duquel il reste le moins possible d’agent transférable.

Cette norme traite aussi de la mesure de l’autodécontamination par photocatalyse. En effet, certains produits contenant des éléments photocatalytiques peuvent neutraliser les agents toxiques sous l’effet de la lumière.
La mesure de l’autodécontamination ne peut se faire que si on élimine le facteur d’évaporation, c’est pourquoi les manipulations se font dans une chambre solaire hermétique et thermostatée.
Les éprouvettes de textile sont déposées dans les puits d’une plaque puis préhumidifées avant d’être ensemencées. Un rayonnement solaire lumière du jour est alors appliqué dans l’étuve réglée à 30°C pendant 1 heure. Les bactéries sont alors numérées. Différents témoins complètent la manipulation.
Pour l’autodécontamination des agents C ont été utilisés comme le DMMP dont on mesure la dégradation aux temps 10, 30 et 60 minutes.

Les normes NF X52-120 et NF X52-121 et NF X52-122 sont disponibles sur le site de l’AFNOR. Les normes NF X52-123 et NF X52-124 sont en attente de parution.

Très active dans le domaine de la décontamination, la société OUVRY SAS a participé à l’élaboration des 3 normes du GT3 et a coordonné les travaux (éditeur de projet) de la NF X52-124.