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Qu’est-ce qu’un gant de protection NRBC ?

De quoi est-il question ?

Nous avons déjà parlé dans ce blog [1] de l’intérêt pour le personnel de santé de porter des gants type « chirurgicaux » dans l’exercice de leur profession et de l’éventuel danger à les utiliser pour les non-soignants pendant une période d’épidémie comme celle que nous venons de vivre avec la Covid-19.

Nous aborderons aujourd’hui le cas d’un autre type d’équipement de protection individuelle que sont les gants de protection NRBC et nous allons voir que leurs propriétés doivent répondre à un grand nombre de critères se référant à des normes tout à fait spécifiques.

Des gants de protection [2] NRBC : à quoi servent-ils ?

La main est l’un l’organe préhensible effecteur qui permet de saisir et manipuler les objets. L’importance de son intégrité est fondamentale, d’autant plus que l’utilisation quotidienne de la main a tendance à nous faire oublier sa complexité et sa fragilité.

La peau qui recouvre tout notre organisme, et donc la main, joue un rôle fondamental dans notre physiologie :

Au contact de la peau de la main, les produits chimiques peuvent éliminer la couche de sébum protectrice et pénétrer plus profondément dans le derme, voire infiltrer l’organisme par le système vasculaire. Les brûlures chimiques [3] ont toujours des conséquences néfastes importantes. Certains produits comme les détergents peuvent provoquer des réactions allergiques graves…

Il est donc indispensable de protéger la main avec des gants correspondants aux risques encourus.

Les gants NRBC protègent les mains, et plus spécifiquement celles des personnels intervenant en milieu contaminé NRBC (Nucléaire, Radiologique, Biologique et Chimique). Ils doivent donc résister en particulier aux produits chimiques toxiques appartenant à un large spectre et pouvant se présenter sous forme liquide, gazeuse ou aérosol.

Ajoutons qu’ils doivent aussi être mécaniquement résistants tout en permettant l’accomplissement de geste techniques délicats comme l’utilisation de tablettes numérique ou d’appareillage médical. Véritable gageure…

La matière

Le gant doit interposer une barrière physique entre la peau et le produit chimique. Cette barrière est obtenue à la fois par le matériau constitutif, son épaisseur et sa conception.

Il existe plusieurs matières permettant de fabriquer des gants comme le latex, le nitrile, le néoprène, le PVC, le PVA, le butyle, les fluorés. Parmi toutes ces matières, le butyle qui est un caoutchouc synthétique (copolymère isobutylène-isoprène), oppose une bonne résistance aux acides forts, aux cétones, aux esters, aux éthers de glycol, amines et autres aldéhydes…. En revanche sa résistance aux hydrocarbures aliphatiques, aromatiques et halogénés est moins bonne. Cette matière paraît donc bien adaptée à la protection contre les produits chimiques toxiques et corrosifs utilisés en milieu industriel.

Le confort

Les gants doivent être confortables, ajustés à la main, ni trop serrés pour ne pas gêner les mouvements, ni trop lâches pour avoir des gestes précis. Tout en étant résistant aux phénomènes mécaniques et aux produits chimiques, ils doivent présenter une structure externe permettant à la fois de tenir un objet sans qu’il glisse, manipuler des objets fragiles et précis comme des tablettes numériques, voire pratiquer l’auscultation d’un patient, la prise de pouls ou la pose d’une perfusion…

L’imperméabilité nécessaire pour ce type de protection est incompatible avec l’élimination de la sueur à l’intérieur de gant. Le port d’un sous-gant en coton réduit cet inconfort.

Le gant butyle OG05 [4]®

Ce gant, fabriqué par Ouvry [5]®, répond à toutes les exigences normatives d’un gant de protection contre les produits toxiques chimiques industriels ainsi que contre les agents chimiques du NRBC.

Descriptif

Fabriqué d’une pièce moulée en butyle d’une épaisseur de 0,5 mm par procédé d’injection, il est doté de soufflets aux articulations du pouce, index et majeur pour améliorer la dextérité. Un motif texturé au niveau de la pulpe des doigts la paume et le dos de la main fait office de « grip » permettant de bien manipuler les objets. En revanche, il n’y en a pas au bout de l’index, du majeur et du pouce ce qui, étant donné la faible épaisseur du butyle, permet de prendre le pouls d’un patient. Ces gants ont fait l’objet d’une attestation UE de type suivant le règlement 2016/425 « Équipements de protection individuelle ».

Prise du pouls avec le gant OG05

La valse des normes

Les propriétés physiques du gant

Les gants ont été soumis aux tests d’un grand nombre de normes pour déterminer la conformité des dimensions, de la dextérité (la plus petite goupille ramassée par le gant mesure 5 mm soit un résultat de niveau 5/5), la résistance à l’abrasion, aux coupures, à la déchirure à la perforation. Les propriétés électrostatiques, le comportement à la flamme, la transmission thermique par contact ont aussi été mesurées. Le contact avec la peau impose une mesure de l’innocuité, par mesure du pH, de la concentration de cadmium, de phtalate, des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), de l’organo étain.

Les performances de protection chimique, biologique, radiologique

Les caractéristiques suivantes ont été mesurées : étanchéité, résistance à la perméation des toxiques industriel (c’est la diffusion à l’échelle moléculaire du produit chimique à travers les matériaux) .On a aussi mesuré l’efficacité contre les rayonnements ionisants et la contamination radioactive ainsi que la capacité des gants à protéger les porteurs contre les bactéries, les champignons et les virus.

En ce qui concerne la résistance aux agents chimiques de guerre les gants ont été testés selon la norme OTAN AEP 38 sur HD, GD et VX à des temps supérieurs à 24 heures.

Tous les résultats de ces normes ont été conformes.

Utilisation et entretien

La protection par les gants est efficace à condition qu’ils soient correctement utilisés et entretenus.

L’information concernant l’utilisation doit être connue de l’utilisateur (performance, limite d’emploi, signification des marquages…).

Comme ces gants sont réutilisables il faut bien les observer avant de les réutiliser pour déceler un vieillissement prématuré (craquelure, défaut d’étanchéité, points noirs de moisissures…). En cas de mauvais état il faut les jeter irrémédiablement.

L’utilisation doit être correcte et en particulier il faut faire attention à leur mise en place et au moment de les enlever. Ne jamais toucher une partie du corps avec un gant contaminé (malgré les gestes réflexes…!).

Le nettoyage se fait à l’eau savonneuse tiède et les gants doivent être bien séchés avant de les ranger en milieu approprié.

Se laver les mains après utilisation.

Ne pas partager les gants sous peine de partager aussi les infections manuportées !

Conclusion

Comme nous venons de le voir, l’aspect normatif est très important. Les normes sont nombreuses mais indispensables pour obtenir un produit fiable et sûr.