Mon pied droit est jaloux de mon pied gauche. Quand l’un avance, l’autre veut le dépasser. Et moi, comme un imbécile, je marche !
Raymond Devos
De quoi est-il question ?
Lorsque nous nous levons le matin, nous chaussons nos pantoufles et nous les quittons un peu plus tard pour mettre des chaussures avant de nous rendre au travail. Mais, posons-nous la question : à quoi servent réellement des chaussures ? Existe-t-il des chaussures spécifiques à certaines activités ? Qu’appelle-t-on surchaussures ou surbottes ?
Qu’est qu’une chaussure ?
Le dictionnaire Larousse nous donne la définition suivante :
Chaussure : objet de cuir, de peausserie, de tissu, de matériaux plastiques, destinée à habiller le pied et éventuellement la jambe.
La chaussure protège le pied pendant la marche pour les déplacements. Pour simplifier, une chaussure est composée de la tige, ensemble des composants du dessus de la chaussure, et du semelage qui protège la plante des pieds. Lorsque la tige recouvre la jambe (et maintient la cheville) on parle alors de bottes.
Histoire
Les premières chaussures sont apparues au quatrième millénaire avant J.-C. Elles étaient composées d’une pièce de cuir cousue pour recouvrir l’avant pied comme un mocassin. Ötzi, cette momie froide appelé « L’homme des glaces », datée de 3 300 avant J.-C., portait aussi ce type de chaussures.
Les chaussures font partie intégrante de l’histoire du costume. Elles reflètent le statut social de la personne qui les porte. Marie Antoinette ne possédait pas moins de 500 paires de chaussures ! Certains s’en servent comme un marqueur d’identité, par exemple le présentateur Nagui se plait à porter des chaussures excentriques, mais pas n’importe lesquelles : des Louboutin à 1 000 euros la paire !
Des chaussures, pourquoi ?
Les chaussures sont adaptées à leur utilisation : par exemple on distingue,
– les chaussures dites « de ville » destinées à être portées à l’extérieur dans la vie de tous les jours (généralement différenciées entre les chaussures masculines et les chaussures féminines) ;
– les chaussures légères comme les sandales, espadrilles et autres nu-pieds ;
– les chaussures d’intérieur (pantoufle, charentaise…) ;
– les chaussures de sport (basket, chaussures de marche, rangers…) ;
– les chaussures orthopédiques…
Comment est faite une chaussure ?
La tige est une partie complexe composée de plusieurs matériaux assurant la solidité, la respirabilité et la résistance à l’eau.
La semelle fournit l’adhérence au sol tout en assurant le confort d’amorti et la stabilité au porteur. Elle peut être composée de 3 matériaux différents constituant alors 3 parties : la semelle d’usure en contact avec le sol, la semelle intermédiaire assurant l’amorti et la semelle intérieure amovible pour le confort.
Les chaussures de sécurité ou de protection
Les professionnels sont équipés de chaussures de sécurité ou de protection. Elles sont destinées à protéger les pieds en milieu professionnel où les risques sont nombreux et peuvent engendrer des pathologies graves comme des fractures, entorses et autres brûlures…
Les chaussures de sécurité sont des produits complexes alliant sécurité, confort et esthétisme. Elles sont adaptées à la protection spécifique contre différents dangers.
- Risques mécaniques (coupures, chute de lourdes charges, perforation…) ; pour protéger des chutes d’objets lourds sur les orteils, des accessoires comme des embouts de protection des orteils sont ajoutés à l’intérieur de la tige.
- Risques liés aux déplacements (chute, glissade…) ; chute par glissade : semelle antidérapante, marche sur des objets pointus et coupants : semelle anti-perforation.
- Risques thermiques (froid, chaud, feu, métaux en fusion…) ; froid ambiant : semelle anti-froid et tige matelassée, chaud ambiant : semelle anti-chaleur, projection de métaux en fusion : tige résistante adaptée, lutte contre le feu : tige et semelle résistantes.
- Risques électriques (conducteurs sous tension, décharges électrostatiques …) ; arc électrique : chaussures isolantes, contact électrique : semelles antistatiques, décharge électrostatique : semelles conductrices.
- Risque chimiques (liquides toxiques, corrosifs…) ; acides, bases, solvant, hydrocarbures : tige et semelle résistantes et imperméables
- Risques biologiques (irritations, allergies, germes pathogènes…), tiges antimicrobiennes.
Les surchaussures et les surbottes
Les surchaussures sont des protections vestimentaires mise en œuvre sur les chaussures. Les surbottes protègent les chaussures hautes, elles montent plus haut que les surchaussures.
Les applications sont multiples :
Surchaussures et surbottes à usage unique
Dans les milieux propres comme le milieu hospitalier ou les industries alimentaires et pharmaceutiques, les chaussures sont des vecteurs de saleté. Elles transmettent des micro-organismes. Ceux-ci peuvent contaminer une pièce et engendrer des maladies ou infecter des denrées alimentaires. Pour préserver un environnement propre, on peut utiliser des surchaussures ou des surbottes (souvent antidérapantes) jetables. À usage unique elles permettent d’assurer une hygiène optimale.
Dans d’autres cas, c’est la chaussure qu’on protège par des housses jetables pour bottes, conçues pour protéger les chaussures contre les éclaboussures légères de liquides et les poussières dangereuses.
Autres dispositifs
Mais les surbottes ne sont pas toujours à usage unique. Ce sont alors de véritables dispositifs de protection.
°Surbottes de motard pour le protéger de la pluie et du froid ;
°Surbottes d’expédition pour les chaussures de ski et de haute montagne pour une protection contre le froid ;
°Surbottes de neige pour protéger les randonneurs contre la neige et la pluie, principalement pour l’utilisation de raquettes à neige ;
° Surbottes de vélo pour protéger contre le froid ;
° Surbottes antistatique ;
° Surbottes antidérapantes…
Un exemple OBOOTS® de chez Ouvry® = Surbottes de protection NRBC
Cette surbotte, composée d’une seule pièce en butyle moulée par procédé d’injection, a obtenu le marquage CE en suivant certaines exigences des normes européennes EN ISO 20347:2012, EN15090:2012 §6.3.3 et EN13832-3 : 2018
A quoi correspondent ces normes ?
– Pour tester les propriétés générales d’une chaussure de protection :
EN ISO 20347:2012. Équipement de protection individuelle, chaussures de travail.
La surbotte est conforme aux principales exigences d’une chaussure de protection professionnelle comme la hauteur de la tige, l’étanchéité, la résistance au glissement sur un sol carrelé avec du SLS (Lauryl Sulfate de Sodium), les propriétés antistatiques, les propriétés de traction et la résistance à la flexion, la résistance au déchirement, la résistance de la semelle aux contacts chauds…
– Pour tester la résistance aux flammes :
EN15090:2012 §6.3.3 Chaussures pour pompiers, résistance aux flammes
EN ISO 15025 :2016 Vêtements de protection — Protection contre les flammes — Méthode d’essai pour la propagation de flamme limitée
– Pour tester la protection contre les produits chimiques
EN13832-3 : 2018, avec les produits chimiques suivants : hydroxyde de sodium 40% – acide nitrique 65% – acide acétique 99%.
Pour tous les produits, le niveau de protection est égal à 5 c’est à dire le niveau de performance maximal : aucune perméation après 1 921 min (32 heures).
Cet équipement est entièrement décontaminable, la semelle accroche parfaitement au sol, il résiste aux flammes et aux produits chimiques.
NB : tous les résultats aux tests ne sont pas reportés ici.
Ces surbottes seront très utiles lorsqu’un risque de patauger dans de l’eau contaminée se présente.
Exemples : le personnel médical travaillant sur les chaines de décontamination NRBC dont les pieds sont en contact avec l’eau contaminée, les militaires ou les forces d’intervention au cours d’opérations à risques pateaugeant dans des flaques d’eau souillées ou même les industriels chargés de la dépollution et rémédiation, confrontés dans leur quotidien à des flaques de produits chimiques liquides.
Et les chaussettes ?
Dans le domaine du NRBCe, les pieds du personnel muni de simples chaussures d’intervention ne sont pas protégés contre les agents NRBC sous forme de vapeur. Aussi, Ouvry® a mis au point des chaussettes NRBC constituées d’un média filtrant à base de microbilles de carbone activé, perméables à l’air et à la vapeur d’eau mais piégeant les produits toxiques vapeurs comme les vapeurs de HD pendant 24 heures.
Conclusion
Comme nous l’avons vu récemment, s’il est important de protéger nos mains avec des gants, il est tout aussi fondamental de se protéger les pieds. Dans le milieu professionnel, il existe des modèles de chaussures correspondant à chaque risque. Dans certains cas, il est parfois beaucoup plus simple et avantageux de disposer de surbottes, décontaminables et réutilisables et pouvant être utilisées avec n’importe quel type de chaussure. Ces EPI suivent aussi des normes rigoureuses quant à leur confort, leur résistance à la marche et, comme dans le cas de la Oboot, la protection contre les produits chimiques.
Pour aller plus loin
https://www.inrs.fr/risques.html
https://www.inrs.fr/media.html?refINRS=ED+994
https://fr.wikipedia.org/wiki/Chaussure_de_s%C3%A9curit%C3%A9
http://dictionnaire.sensagent.leparisien.fr/chaussure%20de%20s%C3%A9curit%C3%A9/fr-fr/