De quoi est-il question ?
Dans le domaine industriel, on confond souvent les notions de danger, risque et accident.
Dans un premier temps, nous rappellerons les différentes définitions et, dans un deuxième temps, nous aborderons la notion de prévention des risques et son application pour la protection dans les industries chimiques, biologiques et radioactives.
Définitions
- Le danger est la propriété intrinsèque d’un produit, d’un équipement ou d’un procédé. Le danger peut causer un dommage.
Par exemple, dans l’industrie, le danger peut être, une substance volatile, inflammable, toxique, corrosive.., ou un système sous pression, ou un four à température élevée voire un micro-organisme pathogène.
- Le risque est l’exposition de la cible (le salarié par exemple) au danger : il est fonction de la probabilité d’occurrence de l’événement redouté (accident) et de la gravité des conséquences ?
Pour donner une image, traverser une autoroute à pied représente un risque élevé (grande probabilité de provoquer un accident et conséquences qui peuvent être très graves), tandis que traverser à pied une route de campagne représente un risque faible (plus faible probabilité de rencontrer un véhicule et conséquences généralement moins graves, avec peu de suraccidents par exemple).
Dans une industrie, un salarié manipulant un produit chimique liquide est exposé à un risque d’éclaboussures.
- L’accident ou dommage est la conséquence négative d’un phénomène dangereux : par exemple, l’inhalation de vapeurs de solvants peut entraîner une irritation des voies aériennes supérieures (bouche, nez, pharynx, larynx).
Prévention des risques
La prévention des risques professionnels
C’est l’ensemble des dispositions à mettre en œuvre pour préserver la santé et la sécurité des salariés, améliorer les conditions de travail et tendre au bien-être au travail.
Principes généraux de prévention
- Éviter les risques, c’est-à-dire supprimer le danger ou l’exposition au danger ;
- Évaluer les risques, c’est-à-dire apprécier l’exposition au danger et l’importance du risque pour prioriser les actions de prévention à mener ;
- Combattre les risques à la source, c’est-à-dire intégrer la prévention le plus en amont possible, notamment dès la conception des lieux de travail, des équipements ou des modes opératoires ;
- Adapter le travail à l’homme, en tenant compte des différences individuelles, dans le but de réduire les effets du travail sur la santé ;
- Tenir compte de l’évolution de la technique, c’est-à-dire adapter la prévention aux évolutions techniques et organisationnelles ;
- Remplacer un produit ou un procédé dangereux par ce qui l’est moins, lorsqu’un même résultat peut être obtenu avec une solution présentant des dangers moindres ;
- Planifier la prévention en intégrant technique, organisation et conditions de travail, relations sociales et environnement ;
- Donner la priorité aux mesures de protection collective et utiliser les équipements de protection individuelle en complément des protections collectives si elles se révèlent insuffisantes ;
- Donner les instructions appropriées aux salariés, c’est-à-dire les former et les informer pour qu’ils connaissent les risques et les mesures de prévention.
Ce qu’il faut retenir
La démarche de prévention est une méthode qui permet de traiter toutes les situations. Elle est directement déduite des principes généraux de prévention. Pour l’appliquer, il suffit de formuler clairement le danger puis de traiter ce qui peut l’être dans l’ordre suivant : supprimer ou diminuer le danger, supprimer ou diminuer l’exposition, mettre en place des protections collectives, mettre en place des protections individuelles, donner des consignes, organiser les premiers secours.
Les équipements de protection individuelle
Définition
On pourra suivre le document de référence suivant (INRS) :
Les EPI sont définis par le Code du travail comme des « dispositifs ou moyens destinés à être portés ou tenus par une personne en vue de la protéger contre un ou plusieurs risques susceptibles de menacer sa santé ou sa sécurité ».
On se rappelle que les équipements de protection individuelle viennent en complément des protections collectives si elles se révèlent insuffisantes.
Ces équipements sont très différents tant par les risques contre lesquels ils protègent que par leur degré de complexité.
Ils doivent suivre des règles de conception et de fabrication précises.
À de rares exceptions près, ces règles techniques sont reprises dans des normes européennes harmonisées. Les EPI sont donc le plus souvent évalués sur la base de normes qui fixent des méthodes d’essai et des exigences de performance.
Les EPI ont été classés en trois catégories auxquelles les professionnels de la protection individuelle ont associé les termes succincts de « catégorie I, II et III ». Ces termes sont couramment utilisés bien qu’ils n’apparaissent pas dans la réglementation.
Exemple d’EPI : la tenue de protection polyvalente, spécifique Industrie « la Polyindus® » de chez Ouvry
Les propriétés de cette tenue de protection individuelle vont bien au-delà des simples caractéristiques nécessaires à la qualification d’un EPI de catégorie III (EPI avec conception complexe ou contre les dangers mortels selon le règlement européen 2016/425). En se rapportant à ce lien, on pourra prendre connaissance des normes qui fixent des méthodes d’essai et les exigences de performance.
Les caractéristiques normatives de la Polyindus®
Produits chimiques liquides en vaporisation d’intensité élevée | Type 4 |
Produits chimiques liquides en éclaboussures limitées | Type 5 |
Produits chimiques en suspension dans l’air | Type 6 |
Produits biologiques en aérosol liquide | Classe 1 |
Particules solides biologiques | Classe 3 |
Contaminations radioactives particulaires | Classe 1 |
Phytopharmaceutique : indice de pénétration <5 % | Classe C2 |
Protection contre les risques combinés, chimiques, biologiques, particules radioactives
Nous pouvons nous reporter à la signification de ces normes en suivant ce lien.
- Contre quels produits chimiques ? acide fluorhydrique, chlore, acide sulfurique, soude, ypérite, produits phytopharmaceutiques…;
- Contre quels produits biologiques ? principaux agents infectieux (bactéries pathogènes, moisissures.) ;
- Particules radioactives en suspension dans l’air et aérosols radioactifs (Cs 134, Cs 134…).
Les caractéristiques techniques
La polyindus® est constituée d’un média filtrant perméable à l’air contenant une couche microbilles de carbone (charbon actif). La barrière extérieure est hydrophobe et oléophobe, rejetant naturellement les produits liquides aqueux et huileux. Les produits toxiques sous forme de vapeurs pénètrent mais sont immédiatement piégés par le filtre absorbant de charbon actif. L’air peut circuler librement dans les deux sens et la sueur produite peut s’évaporer dans le milieu extérieur.
Dans le cas d’une technologie isolante, une barrière imperméable empêche les liquides et les vapeurs de pénétrer mais empêche aussi l’évaporation de la sueur produite du côté intérieur. Même calfeutrées avec de la tarlatane, les interfaces laissent pénétrer les vapeurs toxiques sous l’effet de « pompage ». En effet, lorsque l’individu fait des mouvements, il se produit un appel d’air de l’extérieur vers l’intérieur par effet de dépression. Cet air pénètre obligatoirement au niveau des interfaces même colmatées. Le toxique piégé entre la peau et le textile interne est alors entièrement absorbé par la peau.
Dans le cas d’un tissu filtrant, l’air qui pénètre sous l’effet de pompage le fait par l’ensemble de la surface du tissu et il se répartit uniformément entre la peau et le tissu. Le toxique, par effet compétitif, se fixe à 90 % sur le charbon actif placé sur la surface interne et à 10 % sur la peau.
Le tissu externe de la Polyindus® est anti-déchirure et déperlant et, avec la doublure de la peau, ils sont tous les deux certifiés Oeko-Tex. La combinaison est lavable 30 fois pour 90 utilisations minimum.
Un appareil de protection respiratoire comme le masque OPC50 et des gants butyles OG07 peuvent compléter la protection.
Les caractéristiques physiologiques
L’un des atouts principaux du système filtrant est sa capacité à évacuer la sueur et donc la chaleur. La thermophysiologie est donc très favorable à ce système, ce dont nous avons parlé dans un autre article de ce blog. Il y a moins de risque de « coup de chaleur » et la durée de travail sans changer de tenue est très allongé.
Le confort
Un EPI n’est pas obligatoirement synonyme d’inconfort. En plus du respect de la thermophysiologie, la combinaison présente une ergonomie maximale (aisance, rapidité d’habillage et de déshabillage) et les interfaçages sont particulièrement soignés. Contrairement aux autres EPI, le tissu ne fait pas de bruit et il permet ainsi des échanges vocaux apaisés.
Les effets induits
La protection conférée par cette tenue est parfaitement adaptée à son rôle d’Équipement de Protection Individuelle. Cependant, grâce à ses autres propriétés, elle apporte beaucoup en termes de productivité avec un travail facilité dans des conditions difficiles, une diminution de la relève grâce à la possibilité de travailler plus longtemps et donc moins de personnel, un coût ramené au nombre d’utilisation plus bas que pour les tenues jetables, car elle est lavable et utilisable au moins 90 fois.
En ce qui concerne l’environnement, il y a une réduction du coût du traitement des déchets contaminés puisqu’il y a moins de tenues à détruire.
Conclusion
Nous avons bien différencié les notions de danger, risques et accidents.
La prévention des risques respecte un certain nombre de règles dont des mesures de protection collectives complétées par des Équipements de Protection Individuelle.
Nous vous avons présenté les caractéristiques d’un EPI polyvalent et montré que les avantages de l’utilisation d’un tel produit dépassent largement le cadre d’un simple EPI, empiétant particulièrement sur des notions de bien être, de productivité et de protection de l’environnement.
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