Les agriculteurs sont soumis à des risques particuliers de santé dont les principaux sont les risques accidentels (machines..), les contraintes physiques (bruit, vibrations…), les produits phytosanitaires, les problèmes respiratoires, les agents biologiques et les risques psychosociaux (suicide).
La manipulation de produits chimiques par l’agriculteur est sans conteste, une activité importante de leur profession et nous nous intéresserons particulièrement aux équipements de protection individuelle leur permettant de protéger leur santé.
Les risques
Les risques chimiques
Les agriculteurs manipulent des produits chimiques comme les produits phytopharmaceutiques ou tout simplement le formaldéhyde (formol) utilisé comme désinfectant dans certains élevages.
Les produits chimiques peuvent se présenter sous forme solide (poudre, granulés…), liquide, ou gazeux.
Les voies d’accès
la voie respiratoire , par l’inhalation de poussières, fumées, gaz, vapeurs ;
la voie digestive, par ingestion accidentelle d’un produit ou par contact indirect, en portant des mains souillées à la bouche ;
la voie cutanée : ils peuvent causer directement des lésions sur la peau (rougeurs, brûlures, irritation…). Beaucoup de produits peuvent passer dans le sang après avoir traversé la peau. Ce mode de contamination, trop méconnu, crée des intoxications très graves quand le produit se fixe sur des organes vitaux (foie, rate…) ou certains tissus (nerveux, graisseux).
Certains produits peuvent être responsables de réactions allergiques : après un premier contact à l’origine de la «sensibilisation», les contacts répétés ultérieurs peuvent provoquer des réactions allergiques, souvent au niveau de la peau, parfois au niveau du système respiratoire.
Les produits phytopharmaceutiques
Ils désignent les produits utilisés pour lutter contre les maladies et les ravageurs des végétaux afin de préserver les rendements. Ils sont regroupés en plusieurs classes (herbicides, insecticides, fongicides, acaricides,…).
Seuls les produits disposant de l’AMM (autorisation de mise sur le marché) sont autorisés à la fabrication, la commercialisation et l’utilisation en France.
Chaque spécialité commerciale est autorisée pour : un type de culture, un type de parasite, de maladie, d’adventice, une dose d’emploi et des conditions d’applications. L’un des plus connus est le glyphosate mais on citera aussi le chlordécone en outre-mer.
La difficulté pour établir le lien entre l’exposition et la maladie est l’existence d’un temps de latence entre exposition et l’apparition de la maladie.
Cependant, l’Inserm a pu démontrer le lien fort entre l’exposition aux produits phytosanitaires et le développement de cancers et maladies neurodégénératives. De plus, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) a classé de nombreux pesticides comme probablement cancérogènes pour l’homme.
Les types de cancers les plus souvent cités dans les études sont le cancer du cerveau, le myélome multiples (cancer de la moelle osseuse), les sarcomes des tissus mous, les lymphomes non hodgkiniens, la maladie de Hodgkin et les leucémies. Concernant les maladies neurodégénératives, l’exposition aux pesticides peut être à l’origine du développement de la maladie de Parkinson. Ces produits peuvent aussi provoquer des infertilités. Les phytosanitaires causent 2 % des maladies professionnelles chez les agriculteurs mais ce chiffre est très certainement en deçà de la réalité.
L’utilisation des produits chimiques par les agriculteurs
On a tendance à penser que les agriculteurs ne sont exposés aux produits chimiques que pendant le traitement des végétaux mais ils peuvent aussi se contaminer lors de la préparation des mélanges, du remplissage ou de la vidange des cuves, du nettoyage des équipements, de la rentrée dans les cultures traitées. Beaucoup pensent que la toxicité des produits est principalement pulmonaire mais, en réalité, le principal mode de contamination se fait par la peau ce qui amène à une sous-utilisation des équipements de protection cutanée et des règles d’hygiène.
De gros efforts sont réalisés pour déployer des alternatives aux pesticides et en particulier pour la sortie du glyphosate, mais en attendant, des protocoles stricts d’épandage ayant pour but de protéger les professionnels mais aussi les riverains sont appliqués et en particulier, les agriculteurs sont donc fortement incités à porter des équipements de protection individuelle protégeant à la fois le revêtement cutané et les poumons.
Les risques biologiques
Zoonoses
Il est possible de contracter une zoonose qui est une infection d’origine animale transmissible à l’homme comme la brucellose, la borréliose de Lyme, l’encéphalite à tiques, la fièvre Q, les teignes…
Ces infections atteignent les travailleurs par contact direct (manipulation des animaux, soins, traite…), ou indirect (nettoyage, gestion des fumiers…). Elles sont mal évaluées, sous-estimées et sous-déclarées par les exploitants agricoles.
On estime que ¾ des actifs agricoles sont exposés à ces agents biologiques.
Les affections respiratoires
Plus de 10 % des agriculteurs souffrent d’une maladie respiratoire (chronique ou aiguë). En cause notamment, les poussières et l’exposition aux produits chimiques. Elles se caractérisent par une toux persistante, un essoufflement, de la fièvre, un rhume qui s’éternise…
Deux affections sont caractéristiques du monde agricole :
– la maladie du poumon du fermier due à l’inhalation chronique de Micropolyspora faeni ou Thermoactinomyces vulgaris qu’on retrouve dans le foin, la paille, les céréales moisies. Il se développe une hypersensibilité du type III aux antigène inhalés ;
– la maladie des éleveurs d’oiseaux : c’est aussi une hypersensibilité du type III dont l’antigène inhalé est une protéine contenue dans les déjections des oiseaux.
La protection
Le maniement des produits phytosanitaires requiert des conditions techniques et des obligations réglementaires pour une bonne utilisation depuis l’achat jusqu’à la gestion des déchets. Parmi ces mesures figure « la protection physique des utilisateurs ». Elle est obligatoire. Le manipulateur doit posséder les EPI suivants : gants, combinaison étanche, bottes, masque avec lunettes.
Protection des mains
Les mains sont la principale voie de contamination, par pénétration directe ou indirecte (contact avec la bouche ou les yeux). Si elles ne constituent que 5% de la surface de la peau, elles représentent à elles seules 60 à 80% des contacts avec les produits. Les gants adéquats sont en nitrile ou en néoprène.
Protection des yeux et des poumons
Surtout pendant la préparation de la bouillie car les produits sont concentrés. La protection doit être compatible avec les lunettes de vue et le port d’un masque respiratoire.
Protection du corps
Le corps doit être protégé avec une combinaison étanche aux produits chimiques avec un niveau de protection de type 4 minimum. Sa taille doit être adaptée à la corpulence de l’individu. Elle doit être enlevée à la fin des travaux de façon à ne pas transférer du produit chimique. Les pieds doivent aussi être protégés par des bottes imperméables en nitrile.
Certaines combinaisons à usage unique en plastique étanches sont inconfortables au possible, surtout lorsqu’il fait chaud. Plutôt fragiles elles doivent être changées et jetées dès qu’elles sont souillées. Même si le prix d’un tel équipement n’est pas élevé, le fait d’avoir à le changer fréquemment et à le détruire peut apparaître comme anti-écologique et relativement onéreux.
La Polyagri® de chez Ouvry protège contre les agents phytopharmaceutiques sous forme liquide, vapeur et aérosol. Elle est certifiée CE, EPI de catégorie III. Elle est préconisée dans les activités agricoles en tracteur sans cabine, avec une lance, avec un chenillard, avec un pulvérisateur à dos et en pulvérisation mécanique. Elle répond aux normes de protection liquides chimiques (EN 13034+A1), EN 17491-4 essais en cabine ainsi qu’à la norme répulsion des agents phytopharmaceutiques (>90%) (ISO 22608 Prowl 3.3 EC et à la norme ISO 27065 version 2017 exigences de performance pour les vêtements de protection portés par les opérateurs qui appliquent des pesticides et les travailleurs de retour.
Constituée d’une doublure filtrante contenant des microbilles de carbone activé qui retiennent les produits toxiques elle permet de travailler dans des milieux chauds, voire confinés comme dans les serres, sans provoquer de coup de chaleur. Elle est légère et permet de travailler confortablement pendant des temps longs (> 30 minutes).
Sa durée d’utilisation est de 100 h dans la limite d’une année. Elle est lavable et supporte 10 cycles d’entretien.
On pourra lui adjoindre le masque de protection respiratoire OPC50.
On notera aussi que le produit DES’DEC est une solution de nettoyage et de décontamination efficace sur les agents phytopharmaceutiques et qui se révélera utile dans les opérations de nettoyages. La solution est aussi active sur les agents biologiques et sera donc en mesure de désinfecter en profondeur les locaux contenant les allergènes responsables de la maladie du poumon du fermier et la maladie des éleveurs d’oiseaux.
Conclusion
Les produits phytosanitaires sont dangereux pour la santé : ils ont été reliés à des cancers, des maladies neurodégénératives et des infertilités. Donc, toutes les activités utilisant des phytosanitaires : transport, manutention, stockage, dosage, préparation mélanges, pulvérisation, maintenance, entretien, nettoyage, doivent être réalisées avec des protections cutanées et respiratoire grâce à des EPI.
La protection contre les agents biologiques est aussi indispensable.