Une décision concernant la destruction des souches de varioles conservées dans les 2 laboratoires, le CDC d’Atlanta et le State Research center for Virology de Novosibirsk devait être prise par l’OMS en 2011 puis en mai 2014. Pourquoi la décision est-elle aussi difficile à prendre ?
Une jeune britannique, Emma Richards, repose à nouveau la question du devenir des souches du virus de la variole conservées dans les 2 laboratoires désignés par l’OMS
Dans un article précédent, nous vous avions parlé de la décision mainte fois reportée de détruire les seules souches de variole officiellement conservées dans les 2 laboratoires désignés par l’OMS.
Actualités sur la variole
L’OMS a décidé en mai dernier (2014) de ne rien décider concernant la destruction des souches de variole. Les 2 premiers comités d’étude n’ayant pas réussi à se mettre d’accord, un troisième comité a été créé…
Résumé
La variole est l’une des maladies les plus meurtrières de l’histoire. Elle a même été utilisée sciemment à des fins guerrière comme par exemple par Jeffery Amherst qui a distribué à des Indiens Delaware pour les contaminer (1763) des couvertures ayant appartenu à des varioleux.
Pourquoi détruire les souches ?
Détruire les souches éviterait qu’elles soient répandues dans la nature soit volontairement, soit accidentellement. Dans ce cas, les recherches scientifiques et la fabrication de stocks de vaccins devient inutile. Doit on craindre la sortie de virus conservés dans deux établissements aussi prestigieux que ceux qui détiennent actuellement les souches ?
Peut on être sûr que d’autres souches n’existent pas ailleurs ?
En fait, c’est là où se pose le véritable problème ! Un certain nombre de pays sont soupçonnés de posséder illégalement les souches (Irak, Chine, Corée du Nord, Inde…). Parfois on retrouve des souches bien involontairement :
On a retrouvé des flacons de variole !
La souche peut-elle être manipulée par des scientifiques malhonnêtes ?
La période actuelle nous montre qu’un certain nombre de scientifiques compétents travaillent pour des états ou des groupes terroristes. Modifier les souches dans leur génome peut être envisageable.
Existe-t-il des vaccins ?
On ne vaccine plus contre une maladie éradiquée mais, il semble que les Etats-Unis possèdent des réserves de vaccins suffisantes pour leur population. La Grande Bretagne a aussi beaucoup investi dans ce domaine. En revanche ce n’est certainement pas le cas pour les autres pays et en particulier les pays en développement pour lesquels produire un vaccin contre la variole n’est certainement pas une priorité !
Doit-on craindre une résurgence de la variole ?
Sur des populations qui ne sont plus immunisées, la variole pourrait s’étendre rapidement sous forme pandémique. Mais d’autres maladies peuvent être aussi redoutables, et en particulier des maladies virales (Grippes, SRAS, Coronavirus…) ou des maladies bactériennes dont les souches ont été manipulées pour leur donner une plus grande pathogénicité ou des résistances aux antibiotiques.
Les virus détruits peuvent ils réapparaître ?
On pense bien évidemment à la synthèse des virus, soit à partir de fragments d’ADN, soit uniquement grâce à leurs séquences. Si ce n’est pas faisable actuellement, nul ne sait ce dont la science sera capable dans les années à venir.
Et si le report de la décision de l’OMS de détruire les souches était aussi bien d’ordre politique que médical ?
On pourra lire l’article original ici
Deadly Smallpox- should we destroy the last samples ?