Les textiles antimicrobiens sont actuellement en plein développement. On trouve des textiles antibactériens généralement anti-odeur ou apportant un meilleur niveau d’hygiène en milieu hospitalier par exemple. Il y a les textiles antifongiques qui protègent les textiles en milieu humide ou qui empêchent le développement des champignons pathogènes. D’autres textiles revendiquent une activité antivirale.
A quoi servent les textiles antifongiques ?
Comment mesure-t-on cette activité ?
Généralités
Depuis une vingtaine d’années, on peut observer le développement des textiles à activité antimicrobienne. Les applications de ces produits capables d’inhiber le développement des microorganismes, voire de les supprimer dépendent de leur activité. Les textiles antibactériens vont réduire le développement des bactéries à l’intérieur du textile en empêchant ainsi qu’il devienne un réservoir nocif pour son environnement, en inhibant la fermentation des bactéries de la peau responsable des odeurs corporelles dans le cas souvent des vêtements de sport ou des intérieurs de chaussure, ou en réduisant la dissémination des bactéries pathogènes par le linge en milieu hospitalier. Des textiles antiviraux sont actuellement développés pour ralentir la dissémination des virus pathogènes.
Contrairement aux bactéries, certains champignons microscopiques peuvent utiliser les constituants du textile pour se nourrir, ce qui a pour conséquence de dégrader le textile en lui faisant perdre ses propriétés mécaniques. Certains champignons donnent des pathologies importantes connues sous le nom de mycoses. L’une des plus répandues est une infection des pieds dont le nom est le « pied d’athlète » et pour laquelle les champignons responsables sont Trichophyton rubrum et T. mentagrophytes. Ces champignons se développent dans les milieux chauds et humides et se nourrissent des tissus morts de la peau des cheveux et des ongles.
Pourquoi des textiles antifongiques ?
Les textiles des milieux chauds et humides peuvent se dégrader sous l’action des champignons : c’est le cas des toiles de tente, des rideaux de douche ou des parasols, lesquels, dans les cas moins graves, se couvrent de tâches colorées. Il en est de même pour les liners de piscine ou les géotextiles qui doivent impérativement être protégés contre le développement des champignons sous peine de perdre leurs propriétés mécaniques.
Dans le domaine des textiles corporels, on peut concevoir que les propriétés antifongiques peuvent empêcher l’effet réservoir disséminateur des champignons pathogènes en inhibant le développement des champignons du genre Trichophyton évitant ainsi la dissémination des maladies cutanées.
Les méthodes de test
Méthode par diffusion : l’AATCC 30
Les méthodes les plus anciennes reposent sur la formation d’une zone d’inhibition en milieu gélosé en présence de l’agent antimicrobien. La plus connue d’entre elles est la méthode AATCC 30 partie III. Un inoculum standardisé de spores d’ Aspergillus niger est préparé et étalé sur un milieu gélosé à la pomme de terre. Après une incubation de 7 jours on peut observer la présence de culture à l’œil nu, sinon au microscope voire pas de culture du tout. Les résultats s’expriment d’une manière chiffrée : 0 lorsqu’aucune culture n’est visible, 1 quand on observe une culture au microscope et 2 lorsqu’on voit une culture à l’œil nu. Il peut parfois y avoir une zone d’inhibition autour de l’éprouvette, elle est alors mesurée. Cette méthode est relativement peu sensible et assez éloignée de la réalité car, dans ces conditions expérimentale seuls les traitements très puissants empêchent la culture fongique. Les résultats sont peu discriminants avec une échelle à 3 grades seulement 0, 1 et 2. Certains laboratoires notent en plus le pourcentage de la surface de l’éprouvette envahie par la culture.
De plus, l’absence de culture est due à la diffusion du produit dans l’eau du milieu de culture : qu’en est il alors d’un produit hydrophobe ou d’un produit fixé ne diffusant pas dans le milieu extérieur ?
On peut voir sur les figures suivantes différents résultats obtenus avec plusieurs textiles différemment chargés d’antifongiques
On pourra qualifier cette méthode de « semi-quantitative »
Récemment une méthode de mesure qualitative est parue sous le numéro ISO 13629-2 2014. Cette méthode est équivalente à la méthode de la mesure du pouvoir antibactérien des textiles ISO 20743. Il y a deux façons d’ensemencer l’éprouvette de textile : par absorption on dépose 400 µL d’une suspension de spore d’ Aspergillus niger, par transfert, l’éprouvette est appliquée au moyen d’un poids sur un milieu gélosé sur lequel on a étalé une suspension de spores. Les spores sont transférées directement sur le support. Cette méthode est utilisée lorsque le textile est hydrophobe et ne permet pas d’absorber des liquides ou lorsqu’on veut ne tester qu’une face bien précise du tissu.
Après une incubation de 48 heures en enceinte humide, on récupère les éprouvettes, on extrait les spores et on les dénombre par la méthode classique de numération en milieu gélosé.
En comparaison avec un textile témoin on est capable de dire que le textile est fongicide si toutes les spores ont été tuées, fongistatique si il y a moins de spores que sur le textile témoin, inactif si il y en a autant. Les autres souches fongiques pouvant être testées sont , Penicillium citrinum, Cladsporium cladsporioides et Trichophyton mentagrophytes.
Cette nouvelle méthode est encore plus rapide que la précédente (incubation de 48 heures) elle permet l’étude de textiles hydrophobes et elle est quantitative. Elle doit être préférée aux autres méthodes encore utilisées.
Un schéma récapitulatif de la méthode vous est proposé en suivant ce lien :
ISO 13629.
L’activité est exprimée par un coefficient A = (logCt – logC0) – (logTt – logT0). Si A ≤ 1 il n’y a pas d’activité. Pour A > 1 l’activité est proportionnelle à A. La fongicidie n’est pas souhaitable pour un textile en contact peau pour ne pas détruire la flore naturelle de cette dernière.
Les gants NRBC OUVRY
La protection antifongique présente donc un intérêt hygiénique incontestable lorsque le textile est utilisé dans des conditions chaudes et humides. Le textile équipant l’intérieur des gants de protection NRBC, des gants de protection NRBC filtrants et les gants filtrants d’instruction de chez Ouvry ont une activité mesurée à 3,74 ce qui leur confère une excellente protection antifongique lors de leur utilisation dans des conditions de chaleur et d’humidité idéales au développement des champignons pathogènes. Ils ne peuvent donc pas jouer le rôle de réservoir et transmettre les infections fongiques.
http://www.ouvry.com/CBRNe/gants-de-protection-nrbc.html
http://www.ouvry.com/CBRNe/gants-de-protection-nrbc-filtrants.html
http://www.ouvry.com/CBRNe/gants-filtrants-d-instruction.html