Des souches de virus de la variole ont été retrouvées en dehors des 2 laboratoires habilités de l’OMS : qu’en penser ?
Des souches de virus de la variole ont été retrouvées en dehors des 2 laboratoires habilités de l’OMS : qu’en penser ?
Nous avons vu dans un article…
Nous avons vu dans un article précédant « Actualité sur la variole », qu’aucune décision concernant la destruction des souches de variole conservées dans 2 laboratoires habilités par l’OMS à Atlanta aux USA et Novosibirsk en Russie n’a été prise.
Il est sous entendu que tous les autres laboratoires ont procédé à l’élimination de leurs souches virales comme il leur a été demandé depuis 1975.
Or, la semaine dernière, 6 flacons scellés contenant des souches lyophylisées étiquetés variole ont été retrouvées dans une salle de stockage du « National Institute of Health » appartenant à la Food and Drug Administration depuis 1972, à Bethesda dans le Maryland. Personne ne sait pourquoi elles étaient là ni depuis quand…
On pense qu’ils y ont été déposés dans les années 50 mais aucun enregistrement n’a été retrouvé.
C’est la deuxième fois qu’un laboratoire gouvernemental a des problèmes avec des souches dangereuses puisque le mois dernier déjà le personnel du CDC a été traité par des antibiotiques traitant la maladie du charbon.
Les souches retrouvées sont elles dangereuses ?
Les souches ont été récupérées par le CDC afin de les mettre en culture pour tester leur viabilité. Les spécialistes pensent qu’après un temps aussi long (plusieurs dizaines d’années), les souches ont peu de chance d’avoir conservé leur pouvoir infectieux surtout qu’elles étaient stockées à température ambiante, mais il faudra attendre une quinzaine de jours pour le savoir réellement. Il ne faut pas oublier que ce virus est considéré comme l’un des plus résistants.
Selon les Pr. Bruno Lina de Lyon, plus aucun laboratoire au monde ne cultive ce virus et tester la vitalité des souches retrouvées et estampillées « variole » ne tient que de la simple curiosité scientifique. Ceci pourrait même se révéler dangereux au cas où le virus s’échapperait en donnant une véritable catastrophe
Cela nous permet de rappeler que les souches de variole ne sont manipulées que dans des laboratoire du type P4, hautement sécurisés.
Derniers cas de variole
C’est en 1977 en Somalie qu’est apparu le dernier cas endémique mondial de variole. Le 29 octobre 1977 l’OMS déclare la variole éradiquée (1 jour sans variole). Néanmoins, en Grande-Bretagne, une jeune photographe universitaire, Janet Parker a été contaminée par un virus de la variole ayant cheminé du laboratoire situé à l’étage du dessous où elle se trouvait, par le système de ventilation de l’immeuble. Le responsable du laboratoire, le Pr. Henry Bedson s’est suicidé quelques temps après.
Détruire ou ne pas détruire les souches de référence ?
Comme nous l’avons vu précédemment, la décision de détruire les souches est toujours en suspens au niveau de l’OMS.
Le Pr. Bruno Lina résume les arguments des tenants du pour et du contre
Contre la destruction : nous ne sommes absolument pas certains que des souches résistantes n’existent pas quelque part dans le monde (comme dans ce cas par exemple) : leur réapparition serait dramatique et la comparaison avec les souches conservées de référence serait alors très utile.
Pour la destruction : le risque de fuite n’est jamais à exclure. C’est donc un gros problème de santé publique.
Aucune décision n’a donc été prise jusqu’à maintenant.
On pourra se référer aux sites suivants :
http://www.foxnews.com/health/2014/07/08/forgotten-vials-smallpox-found-in-storage-room/
https://destinationsante.com/variole-faut-il-detruire-les-echantillons.html